Masuku - Le masque [ privé Linaewen Firiel ]

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Masuku - Le masque [ privé Linaewen Firiel ] Jf7_0010

Les dernières perles de neige tombaient toujours des branches des cerisiers. Depuis le tout début de l'hiver, Kinosaki Onsen(*1) avait été recouverte d'une pluie d'étoile immaculée.
Les fenêtres des bains brillaient de milles feux au milieu de ce paysage froid et seul l'écoulement des eaux chaudes des montagnes venaient rompre le silence du vallon.
Il était tôt, très tôt, ce jour là et, pourtant, quelques badins en kimono, avançaient déjà sereinement dans les rues de la station. Il était de notoriété publique que les plus chanceux des touristes étaient ceux qui avaient le privilège de se baigner, en premiers dans les eaux calmes du matin.
Le tableau vraiment, avait tous les attraits d'un paysage de carte postal. Seul un touriste sortait du lot, brisant l'atmosphère de traditions qui régnait.
Nonchalamment affublé d'un jean, d'une chemise et d'un annoraque, le vieil homme tournait dans les rues à la recherche de son rendez-vous.
Il ne savait pas si elle aussi le chercher. Il ne savait pas si elle se trouvait à Kinosaki. Peut être n'avait-elle pas reçu son invitation, ou peut être avait-elle, tout simplement, choisi de le décliner. Après tout, Warui ignorait tout de son invitée. Il ignorait qui elle était et ce qu'elle faisait à Tôkyô. Il ne savait rien de son passé ou de son histoire. Tout ce qu'il savait, c'était qu'à un moment de cette histoire, probablement il y a très longtemps, leurs destins à tous les deux s'étaient entrecroisés et que, depuis ce jour, elle lui devait quelque chose. Quelque chose qu'il allait se faire une joie de lui reprendre.

C'est Tsukasa Shinobu(*2), personnellement, qui avait demandé à Warui de prendre le cas Firiel en main. Il l'avait repérée quelques semaines plus tôt, dans l'un de ses casinos clandestins.
La jeune femme était habile. Un peu trop même. Mais il en avait déjà vu d'autre et, vu sa carrure, elle ne devait pas être bien méchante.
Shinobu s'était contenté d'envoyé la sécurité l'interroger, mais là, il s'était passé quelque chose d'étrange.
Le vigile s'était simplement approché de le jeune femme et n'avait rien fait d'autre que de poser sa main sur son épaule.
Il était aussitôt tomber à la renverse et la tricheuse avait filé.
Shinobu, qui était alors personnellement présent, avait pensé à un malaise, mais il avait choisi d'interroger lui-même le vigile.
Celui-ci ne pensait pas comme lui. Il était peut être fou, mais, lui, affirmait, qu'au moment précis où il avait posé sa main sur l'épaule de la jeune femme, il avait senti une puissante décharge électrique lui traverser tout le corps.
Il ne se souvenait de rien d'autre.
Shinobu avait longtemps réfléchi à la question, avant d'arriver à une conclusion, qui par la suite s'avéra juste...

Après tout ce qui s'était passé avec Néo et Sven au moment du typhon Etau et avec tous les efforts qu'il avait fourni et tous les risques qu'il avait pris pour tenter d'apporter à Mitsuko toute l'aide dont il avait eu besoin pour démarrer une nouvelle vie(*3); Nataku décida qu'il était temps de disparaitre à son tour. Ou, du moins, pendant quelques temps.
Kinosaki Onsen lui était apparu comme l'endroit idéal pour "prendre des vacances".
Éloignée de Tôkyô de 664 km, la station était moins fréquentée en hiver qu'en été et elle offrait à Nataku une cachette de choix, dans la mesure où il été presque certain que Sven ne penserait jamais à aller le chercher dans une station thermale.
Il avait abandonner tout moyen de communication avec le monde extérieur afin de ne pas être repéré. Enfin tous sauf sa "ligne rouge", comme il l'appelait. Une ligne intraçable, en principe et qui ne contenait que les numéros les plus importants de l'annuaire du maire. Celui de Tsukasa figurait en tête de liste.
Le yakusa lui avait livré ses découvertes. Il lui avait demandé de s'occuper au plus vite de l'importuneuse.
Depuis Kinosaki, Warui avait manœuvré ses recherches. Avec toutes les informations que Shinobu lui avait données, il n'avait eu aucun mal à retrouver la trace de l'IAI en question. Il put mettre un nom et un prénom sur son visage: Linaewen Firiel.
Il retrouva son adresse et même son numéro de téléphone. Mais ce n'est qu'au moment où il reçu les photos de Linaewen qu'il commença vraiment à s'intéresser à elle et c'était un intérêt personnel qu'il lui vouait.
Il avait reconnu cette jeune elfe. Il l'avait déjà croisée.
Il sut dès lors qu'il devait la faire venir ici, à Kinosaki Onsen, afin de vérifier s'il s'agissait bien de la personne à laquelle il pensait.

Sakura lui avait téléphoné deux jours plus tôt. Elle avait attendu de longue minutes pendant que son téléphone sonnait. Son appréhension était devenue de plus en plus grande. Mais elle n'avait eut pour seule réponse que le BIP du répondeur.
Elle lut dès lors le message que son patron lui avait dicté.

"Mademoiselle Firiel, je suis l'une des responsable d'un établissement privé sur Tôkyô. Je ne sais pas si vous êtes là, mais il faut que nous parlions nous et vous.
Il semblerait en effet qu'au cours des dernières semaines, vous ayez trouver un moyen d'outrepasser les règles habituellement en vigueur au sein de nos établissement.
Nous ne savons pas exactement comment est-ce que vous vous y êtes prise, mais d'après nos comptes, vous nous êtes actuellement redevable de plus de 660 000 yens(*4).
D'ordinaire, nous ne passons pas de tels appels, vous devez le comprendre mademoiselle Firiel, nos méthodes sont habituellement plus radicales."

C'est à peu près à ce moment là que Saburo avait quitté le pallier de la porte de Linaewen.
Il n'y avait croisé strictement personne. Enfin, c'est ce qu'il lui avait semblé, tout du moins.
Il avait enlevé ses gants de cuir et les avaient fourré dans la poche arrière de son jean. Il s'était aussi assuré, une dernière fois, que personne ne l'avait suivi, puis il avait démarrer l'Heretic Titanium(*5) et avait disparu dans la nuit.
Il avait accomplie sa mission en déposant le "paquet" devant la porte de la jeune elfe.
Le lendemain matin, il retournerait auprès de Akai, comme Nataku lui avait demandé.

"Mademoiselle Firiel, avait continué la voix de Sakura ce soir là, il faut bien nous comprendre. Si nous nous sommes permis de vous contacter ce soir c'est parce que nous pensons que vous pouvez effacer cette dette que vous avez envers nous d'une manière des plus simples.
Je dois dire que je ne sais pas quelles mœurs sont en usage sur les terres de Raizen World mais ici, au Japon, une dette est sacrée et on ne peut pas y échapper comme cela.
Oh, ne vous méprenez pas, nous ne vous voulons aucun mal et nous n'avons pas la prétention de vouloir vous plier à une quelconque obligation, mais sachez que l'un de nos associés vient juste de déposer une enveloppe au bas de votre porte.
Cette enveloppe contient un billet de Shinkansen(*6), en première classe, pour la ligne de Tôkaido, jusqu'à Shin-Osaka(*7). Il contient également un autre billet en première classe, cette fois ci, pour la gare de la station thermale de Kinosaki Onsen. Vous trouverez également l'adresse et le nom de la réservation que nous nous sommes permis de faire à notre nom, à l'hôtel de Kojinmari( *8 ). Votre chambre est déjà réglée pour deux semaine à partir de demain matin et dans cette enveloppe figurent aussi des billets de trains qui vous permettront de revenir à Tôkyô dès que vous l'aurez décidé.
Voilà ce que nous vous demandons, mademoiselle Firiel, pour effacer la dette que vous avez envers nous.
Il y a l'un de nos ami, qui prend actuellement des vacances à Kinosaki Onsen. Si vous voulez bien accepter de le rencontrer, dans deux jours, vers 6 heures, dans la matinée, devant la bain de Jizo-yu(*9).
Oui, tout ce que nous vous demandons, à vrai dire, c'est d'aller le rencontrer. Car il vous y attendra soyez-en sûre.
Il vous y attendra avec impatience..."

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*La neige c'est beau mais voilà on se gèle, surtout quand on est pied nu!*

Ceci était la pensée très philosophique du jour de Lina. En même temps quand on baille en mode semi comateux sur le balcon, cheveux ébouriffé et en robe de chambre, il ne fallait pas s’attendre à un commentaire qui vole bien haut. L’elfe avait en effet trouvé son train-train quotidien depuis quelques temps et cela faisait maintenant trois semaines que ces terres avaient eu l’immense plaisir d’accueillir son imminente personne.

Que dire ? La première semaine elle l’avait passé chez Aylin. Cette dernière avait beaucoup de mal à supporter Lina, surtout quand cette dernière a commencé à rentrer à des heures qu’elle estimait assez tardive et qu’elle était incapable de mettre la bonne clef dans le trou de la serrure. Oui, elle a gouté à cette excès de liberté, elle a aussi gouté à autre chose et à appris que l’alcool d’ici, ça ne fait pas perdre des points de caractéristiques mais que ça saoule tout simplement ! Lina n’a jamais vraiment réfléchi sur Raizen World, aucune raison que cela change dans la réalité…

La seconde puis enfin troisième semaine, aux plus grands malheurs de certains, elle avait trouvé son bonheur dans les casinos illégaux de Red Light. Il faut dire si on ne mélange pas assez les cartes quand la Miss joue au Black Jack on s’en mord rapidement les mains. Avec quelqu’un d’aussi extravagant que Lina, même en gagnant de grosse somme elle trouvera toujours un moyen de dépensé plus qu’elle ne gagne. Il suffit de voir cette appartement sympa dans ce quartier sympa, il n’y a que le prix qui n’est pas sympa mais comme l’elfe paie un mois à l’avance, la propriétaire des lieux ne posent pas de questions. Et puis il y a les soirées en boite de nuit ou karaoké, , les boutiques, les fringues, la télé plasma et même toutes les chaines par satellite que Lina n’utilisera jamais ! Et encore bien d’autres bien mais pour les habits, elle s’est promis de lever le pied, l’armoire commence à être pleine…

Bref, ces dépenses, tout ça c’est de la faute de cette société de consommation qui oblige le consommateur à consommer d’avantage ! D’ailleurs y a une syllabe qui revient beaucoup là dedans… En fait, Lina appelle ça tout simplement « la fièvre acheteuse » quand elle se rend compte qu’elle n’a plus un sous…

L’elfe finit par rentrer et après avoir fermé la fenêtre du balcon avant de se diriger à la salle de bain pour prendre une douche pour la faire sortir de son état. Qu’est ce qu’elle avait déjà fait la veille ? Ah oui ! Elle avait terminé sa soirée avec un homme dans ce que les japonais un love hôtel. La vingtaine, mignon et dépensier (les deux seuls critères de sélection de Lina), elle s’était promise de rajouter une troisième exigence avec « bon coup » parce que terminer ce qui était sensé être une folle nuit à deux heures du matin, ce n’est pas ce que Lina appelle finir une bonne soirée. Deux heures du matin, c’est seulement à cette heure là que ça devient plus intéressant ! Il s’appelait Danno, c’était marqué sur sa carte bancaire. Ben oui, Lina s’est barrée avec son portefeuille pendant qu’il dormait… D’ailleurs c’est la seule raison pour laquelle elle se rappelle de son prénom.

Pendant sa douche, elle se tata l’arrière du crâne, une sacré bosse qu’elle a eu en rentrant. Si le retour à l’appartement est encore flou dans l’esprit de Lina, elle se rappelait d’une chose : avoir glissé sur une enveloppe après avoir la porte de son appartement à cinq heures du matin. Si les Boss de fin de niveau ne lui font pas peur (en fait ils ont tendance à l’amuser tant qu’ils ne sont pas d’élément feu sinon ça craint), c’est une enveloppe qui a failli avoir raison d’elle. Franchement les boites à lettre au rez-de-chaussée ce n’est pas pour rien que ça existe ! Soit disant en passant, elle n’est toujours pas vidée. Tiens maintenant qu’elle y pense…

"Il me semble que j’ai un message sur le répondeur… Ça a braillé tôt ce matin…"

Sortant de la douche en serviette à moitié trempé, elle appuya sur le bouton.

"Vous avez deux nouveaux messages.
Premier message à 19 Heures 37"

"Mademoiselle Firiel, je suis l'une des responsable d'un établissement privé sur Tôkyô. Je ne sais pas si vous êtes là, mais il faut que nous parlions nous et vous.
Il semblerait en effet qu'au cours des dernières semaines, vous ayez trouver un moyen d'outrepasser les règles habituellement en vigueur au sein de nos établissement.
Nous ne savons pas exactement comment est-ce que vous vous y êtes prise, mais d'après nos comptes, vous nous êtes actuellement redevable de plus de 660 000 yens.
D'ordinaire, nous ne passons pas de tels appels, vous devez le comprendre mademoiselle Firiel, nos méthodes sont habituellement plus radicales."

C’est en s’essuyant les cheveux qu’elle écoutait ce message. Si normalement un interlocuteur normal aurait paniqué devant la connaissance de son identité, nié ou contredit la somme, Lina réfléchissait sur une autre chose.

"C’est bien gentil mais ça ne me dit pas quel établissement que c’est… Et puis à cette heure là j’étais-"

"Second message à 10 heures 47"

"Mademoiselle Firiel, il faut bien nous comprendre. Si nous nous sommes permis de vous contacter ce soir c'est parce que nous pensons que vous pouvez effacer cette dette que vous avez envers nous d'une manière des plus simples.
Je dois dire que je ne sais pas quelles mœurs sont en usage sur les terres de Raizen World mais ici, au Japon, une dette est sacrée et on ne peut pas y échapper comme cela.
Oh, ne vous méprenez pas, nous ne vous voulons aucun mal et nous n'avons pas la prétention de vouloir vous plier à une quelconque obligation, mais sachez que l'un de nos associés vient juste de déposer une enveloppe au bas de votre porte.
Cette enveloppe contient un billet de Shinkansen, en première classe, pour la ligne de Tôkaido, jusqu'à Shin-Osaka. Il contient également un autre billet en première classe, cette fois ci, pour la gare de la station thermale de Kinosaki Onsen. Vous trouverez également l'adresse et le nom de la réservation que nous nous sommes permis de faire à notre nom, à l'hôtel de Kojinmari. Votre chambre est déjà réglée pour deux semaines à partir de demain matin et dans cette enveloppe figurent aussi des billets de trains qui vous permettront de revenir à Tôkyô dès que vous l'aurez décidé.
Voilà ce que nous vous demandons, mademoiselle Firiel, pour effacer la dette que vous avez envers nous.
Il y a l'un de nos ami, qui prend actuellement des vacances à Kinosaki Onsen. Si vous voulez bien accepter de le rencontrer, dans deux jours, vers 6 heures, dans la matinée, devant la bain de Jizo-yu.
Oui, tout ce que nous vous demandons, à vrai dire, c'est d'aller le rencontrer. Car il vous y attendra soyez-en sûre.
Il vous y attendra avec impatience..."

A cette heure là, Linaewen rattrapait ses heures de sommeil, elle risquait de ne pas entendre. En fait, il aurait fallu que ces types défoncent sa porte pour la réveiller. Et encore, c’est peu être le glyphe du sort d’alarme qui aurait résonné dans son crâne qui l’aurait fait… Il y a mieux comme réveil après une soirée arrosée !

*Ils sont bien élevé ces jap’, ils sont polis même quand c’est pour réclamer une somme que je ne rendrais pas par principe.*

Plus sérieusement, cela l’ennuyait pas mal cet appel. Ces types avaient réussi à mettre la main sur son triste CV de Raizen World. Elle n’utilise que Lina dans le milieu du jeu et elle n’a utilisé que quelques fois son nom et c’était déjà trop. Il faut dire que ces faux papiers ne sont qu’une carte d’étudiants qu’elle a trafiqué elle-même, c’est tout sauf du travail de professionnel.

L’enveloppe, l’elfe n’avait pas pris la peine de la rentrer dans l’appartement (et de toute façon, elle s’était invitée toute seule après la cascade de Lina) trop sauné sur le coup. La ramassant, elle l’ouvrit pour y regarder rapidement les billets avant de poser cela sur le meuble à côté du four micro-onde. Non mais franchement, ces types savaient que c’était une IAI et puis ça sentait le piège à plein nez ce truc. Et puis lui demander de participer à un casse ou à faire du sale boulot pour rembourser sa dette, elle n’a pas besoin de personne pour le faire.

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Le lendemain, Lina était en extase devant la fenêtre de son train, non pas pour le paysage vu qu’elle estimait que les plaines de Gahélia étaient plus belle mais devant la vitesse que se déplaçait le véhicule. Plus rapide que le trajet Gahélia-Bralden à dos de dragon, y avait la ligne Tôkaido-Shin-Osaka en train! Niveau vestimentaire, elle est habillée assez : Un pantalon à pince gris Diesel où la bête chemise à carreau traditionnel ressort assez bien, un gilet long avec ceinture et pour finir le foulard parce que bon, Lina ne tient pas revenir à Tokyo avec une bonne crève. Il faut avouer que si il y a des choses que la miss à bon gout, c’est le niveau vestimentaire même si tout ce qu’elle porte revient très cher.

Pourquoi Linaewen était ici alors qu’elle estimait que ce rendez-vous sentait mauvais ? Même en plaçant des flèches marquées « attention » « piège » « c’est par ici » en néons roses fluo rien n’aurait changé. Pourquoi a-t-elle accepté de venir ? Vu qu’il était plus sage de ne plus se montrer dans les quartiers chauds de Tokyo pendant quelques temps, elle n’avait rien d’autre à faire et elle commençait à s’ennuyer…

Elle arriva tardivement à l’hôtel par taxi et après avoir prétexter que sa chambre et l’hôtel étaient coquets, elle passa une bonne nuit de sommeil. Le train, c’est bien c’est beau mais c’est crevant. Où à moins que ça soit le chauffeur du taxi qui soit si fatiguant vu qu’il a parlé de sa femme et de sa fille pendant tout le trajet. De quoi dégouter Lina des marmots et de la vie en ménage mais de toute façon elle est trop immature pour que l’on aborde ses deux sujets avec elle. Et puis six heures du matin, c’est très tôt pour l’elfe, c’est une heure à se couché ça !

Vu que sa valise n’est toujours pas ouverte, c’est habillé de la même façon que Lina arriva sur le lieu du rendez-vous, en se frottant avant de les remettre dans les poches de son gilet. A cette heure là, c’est qu’il fait frisquet mais voyons le bon côté de la chose : si c’est un piège et qu’avec une heure aussi matinal il y a peu de touristes, elle trouvera bien l’occasion de se réchauffer elle et la rue qui va avec. Bref, c’est le moment de vérité et c'est d'un œil vigilant que l'elfe guète les rues désertes du lieu de rendez-vous.

Tel un esprit au milieu de la neige...

Seul le chuchottement de la rivière venait rompre la magie de la scène.

Tel un esprit au milieu de la neige...
Warui venait d'appercevoir Linaewen, tout au bout de la rue. Elle se tenait près du pont, le regard apparement perdu quelque part sur l'autre rive.
Il n'aurait eu aucun mal à la reconnaître. Il connaissait son visage par coeur. Linaewen. Etait-elle devenu sa nouvelle obsession?
Cette idée insuffla en Nataku le souvenir de Néo. Les images de sa mort déffilaient encore dans son esprit. Cette exprescience l'avait profondemment marqué.
Il se passait quelque chose d'étrange au plus profond du vieil homme, à chaque fois qu'il repensait au visage du jeune elfe. A son sourire, ce sourire si discret. Et puis à son air innocent... si innocent...
Nataku repensa à ce qui c'était passé au sommet de la Tawa, presque 6 mois plus tôt. A cette voix, à cette scène. A ce cri...
Ce cri résonnait encore en lui...

"Otouto!"

Otouto.
Il étais pourtant impossible que Néo eut été un jour...

Néo. Décidemment, il étais bel et bien sa seul et unique obsession. Oui, Linaewen, elle, n'était qu'un jeu, un passe-temps, une coïncidence amusante qu'il ne pouvait, par principe, pas laisser filer.

Le vieil homme se mit à marcher dans sa direction. Elle ne savait sûrement pas qui il étais. Il avait certes abandonner ses vieilles lunettes de soleil, mais il les avait troquaient contre de grosses lunettes de ski et, celles-ci aussi, le rendaient totalement méconnaisable.
Il y avait encore suffisament de neige au sol pour que ses chaussures usée s'y enfonce profondemment. Le trottoire était recouvert de blanc.

Au moment où les lampadaires de la rue tresaillirent une dernière fois avant de s'éteindre, Warui se réfonça dans ses songes.
Il pensait à la mairie désormais. A Sakura. Sa chère Sakura.
Elle avait accompli un travail en or depuis le mois d'Août. A elle toute seule, elle avait pratiquement géré la mairie, le QG et toutes les affaires qu'il avait laissé derrière lui. Elle ne sétait pas plain une seule fois à son patron. Elle ne connaissait pas ses ambitions secrètes certes, mais elle n'avait jamais rechigner à accomplir n'importe lequel de ses ordres. Comme tous les japonais, elle avait le sens du sacrifice.
Quoi qu'il en étais, elle allait bientôt pouvoir souffler.
Bientôt Lim allait arriver à Tôkyô et il prendrait les choses en mains.
Bientôt tout allait changer et Nataku pourrait faire son grand retour.
Bientôt, il allait rennaitre.

Mais pour l'heure, Warui avait une autre préoccupation. Il devait s'occuper de cette elfe; de cette elfe vers qui il marchait d'un pas détérminé.
Sans même s'en rendre compte, il arriva à sa hauteur.
Elle ne ressemblait en rien aux autres touristes, il fallait bien l'avouer. Vêtue d'un pantalon à pince et d'une chemise à carreaux, elle se démarquait bien des kimonos traditionnels qui se pressaient vers les bains. Lui aussi d'ailleurs. Il l'avait fait exprès. Et, maintenant qu'il était à côté d'elle, Lina avait certainement été intriguée par son style si particulier ici.
Bien, il avait sûrement son attention, mais il ne se livra pas tout de suite à elle.
Il la dépassa, tourna à gauche et s'engagea sur le pont qui menait vers l'autre rive.
Le bois, vieux de plusieurs dizaines d'années, craquait sous ses pas lourds.
Arrivé à peu près au milieu du pont, au dessus de la rivière froide qui se faufillait dans la station, Warui se retourna et fixa Linaewen droit dans les yeux. Un sourire vint réchauffer son visage.

"Mademoiselle Firiel? Il me semble que c'est vous, non?"

Warui sortit des gants en cuir brin de sa poche et il les enfila tout en examinant l'elfe.

"Il fait très froid par ici, n'est-ce pas? Venez donc mademoiselle, je vous invite à partager mon petit-déjeuner. Nous pourrions peut être faire plus ample connaissance?"

Linaewen avait comme oublié un petit quelque chose: le thème de la station. Elle n’en mourra pas et puis au fond c'est bien le dernier de ses soucis. Déjà que ses soucis elle n’en avait pas des tonnes... Et puis la jeune femme n'aime pas les kimonos, elle trouve ça ringard alors qu'ici c'est elle qui fait figure d'intrus avec le décors.

Ce lieu était aussi coquet que la chambre, c'est le bon côté de la chose. A croire que ce mot va devenir une mode chez elle... Jusqu’au prochain ! Au moins, si on voulait se débarrasser d’elle, y avait tout un joli décors a détruire rien que pour elle. Il faut avouer qu’en tant que fervente manipulatrice du feu, ce genre d’élément fait rarement dans la dentelle. C’est que Lina aime les trucs classes et qui font « boum » et il n’y a pas plus classe que l’aire d’explosion d’une boule de feu qui atteint sa cible. Et après ça s'étonne que ça crame des auberges sur Raizen World...

Et puis arriva enfin l'homme qu'elle devait rencontrer. Lina s'attendait à quelqu'un d'un peu plus impressionnant et tout ce qu'elle avait devant elle était un petit vieux... Si l'établissement a envoyé un retraité pour radoter et lui faire la morale que profité des jeux de hasard pour s’en mettre plein les poches, c'est Le Mal, Lina aurait préféré les Yakusa. Car si l'elfe n'est qu'une gamine immature, c'est contre ses principes de taper un ancien qui ne lui cherche pas de noise vu qu'elle n'y voit aucun intérêt et aucune difficulté. C’est contre sa religion qu’elle dirait...

*Quoique les petites vieilles, c'est teigneux ces vieux machins là !*

C'est qu'il y a une semaine, elle était tombé sur un reportage à la télé sur l'espérance de vie et qui parlait aussi des retraites au Japon. Bien sûr, le reportage n'intéressa nullement Lina mais comme elle était en train de se limer les ongles dans le canapé, c'était peu être une bonne chose. L’elfe avait trouvé la solution parfaite pour luter contre la pyramide des âges : les retraités ils ont qu’à mourir plus jeunes, propos super déplacé pour une IAI qui en censé avoir près d’un siècle et demi !

Bref, assez de réflexion (la beauté d’une fireball en faisant partie), elle avait son contact et le rendez-vous ne semblait pas être un piège.

"Mademoiselle Firiel? Il me semble que c'est vous, non?"

"Et la personne que je dois rencontrer, il me semble que vous ?"

On pouvait entendre un ton quelques peu sarcastique. Il faut dire qu’à 6 heures du matin, soit elle se couche, soit elle dort la plupart du temps. Et même pas une journée pour repéré les lieux... De toute façon, cela aurait fini en boite de nuit et comme il lui restait peu d’argent, pas loin des 150.000 yens* c’était peu être une bonne chose. Elle pouvait remercié la carte bancaire sur ce coup. De toute façon maintenant elle est dans les égouts, son ancien propriétaire l’ayant bloqué, quoique un peu tardivement. Merci qui ? Merci Kano ! Ah non c’est Dannon, c’est écrit dans le message précédant...

Malgré son air habituel complètement à côté de la plaque, elle finit par entrer dans le vif du sujet.

"Ce qui m’étonne surtout, c’est que vous connaissiez un nom que j’ai dû utiliser trois ou quatre fois depuis que je suis arrivée."

Léger sous entendu en ce qui concerne l’Ambassade IAI. C’est qu’ils doivent avoir toutes les informations sur les données du jeu Raizen World, chose qui semble logique aux yeux de l’elfe. D’ailleurs, cela pouvait être une éventualité, faible certes car visiblement, l’ancien devant elle ignore que la jeune fille pure et innocente qu’elle est à coller un militaire à la morgue et son collègue aux urgences. Ben ouai, si c’était l’Ambassade IAI, il y aurait des militaires partout pour participer à la chasse au gros qu’est Lina.

Lina ne s’est pas présentée là haut vu qu’elle ne supporterait pas une seconde d’être « fliqué » par le gouvernement, mot qu’elle a appris dans la réalité après une semaine depuis son arrivée. Après le restant, les magouilles de Sven et autres, elle ignore tout. Il faut dire qu’elle n’a pas vu l’intérêt de se renseigner, se contentant de vivre dans la clandestinité.

"Il fait très froid par ici, n'est-ce pas? Venez donc mademoiselle, je vous invite à partager mon petit-déjeuner. Nous pourrions peut être faire plus ample connaissance?"

Pas bête. Dans le monde virtuelle, elle s’est toujours promenée avec peu de tissu sur le dos, ici c’est l’inverse et elle a beau avoir un gilet, il faut avouer qu’il fait quand même frisquet. Saleté d’hivers va !

"Bonne idée, du moment que vous payez... C’est que je suis un peu juste niveau budget en ce moment..."

Le matin elle ne mange rarement, pas à cause d’un sur-poids mais au dernière nouvelle, on ne peut pas manger en dormant.

"Et surtout, vous m’expliquerez qu’est ce que vous attendez de moi. J’imagine que l’on ne m’offre pas un séjour dans une station thermale parce que j’ai soit disant volé 600.000 yens. Y a que les machines à sous mais je trouve ça bidon comme jeu. C’était bien au début pour me faire un peu d’argent : un petit coup de courant et la machine s’aff-Euh... Vous êtes qui au fait et surtout vous représentez quels établissements ? Parce que sur le répondeur, je crois que vos collègues ont oublié essentiels..."

Spoiler:

Benjiro enfonça son couteau profondément dans la chair du poisson qu'il était en train de cuisiner.
Du coin de l'œil, il vit sa fille entrer dans la cuisine et il lui lui montra du doigt un plateau qu'il venait juste de finir de préparer.

"Tiens Momoko, v'la le plateau de la 4.
-Alors... examina cette dernière: un bol de riz, une soupe miso et une petite assiette de nori. On a tout bon. Tu vois que tu ne perd pas la tête mon petit papounet."

Benjiro leva les yeux aux ciel et répondit avec amertume:

"Ah, comme je regrette le temps où tout le monde ne commandait que de vrais chôshoku!
-les temps change papounet. Toi aussi tu t'y fera tu verras."

Momoko quitta la cuisine et apporta le plateau à la table 4.

"Avec les compliments de mon père pour votre choix judicieux, précisa-t-elle. Vous viendrez me voir au comptoir au moment où vous voudrez régler d'accord?
-Oui, c'est bien aimable à vous merci.
-Il n'y a pas de quoi."

Elle s'inclina une dernière fois devant les clients de cette table puis elle fit volte-face et commença à déambuler de-ci de-là dans le restaurant.

*Qui est-ce qui n'a pas commandé déjà?... A voilà, les deux énergumènes.*

Elle reporta son attention sur la table du fond: un vieillard accompagné d'une toute jeune femme. Un couple de milliardaires sans doute venu se payer un week-end ici, entre un voyage en Amérique et un séjour dans les Émirats.

"Ohayoo gozaimasu, leur dit-elle. Avez-vous déjà choisi ce qui vous ferez plaisir?"

Nataku laissa son invitée commander en premier. Il n'avait pas beaucoup parlé depuis leur rencontre et ce même si Linaewen l'avait plus ou moins arcelé de questions génantes.
Elle ne comprenait pas qui il était exactement ou pour qui il travaillait, elle lui avait demané comment est-ce qu'il connaissait son véritable nom et, le plus important, ce qu'il attendait d'elle. Lui, c'était contenté de répondre:

"Ne vous inquiétez pas, je vous expliquerai tout une fois que nous serons arrivés au restaurant, il fait vraiment trop froids des les rues, vous ne trouvez pas?"

Et il lui avait souri afin de ne pas trop paraitre grossier.
Une fois que Momoko eut pris la commande de Lina, elle se tourna vers lui et demanda d'un air jovial:

"Et vous mon très cher monsieur."

L'affaire était loin de l'intéressait.

"Euh, mettez moi la même chose, répondit-il.
-Très bien, je vous apporte cela."

Il regarda la jeune femme s'éloigner et une fois qu'elle le fut assez pour ne plus pouvoir rien entendre, il commença à présenter à la jeune femme.

"Warui Nataku, c'est comme cela que je m'appelle: Warui Nataku."

Il n'eut aucune peur à donner son véritable nom. Qu'est-ce que Lina allait bien pouvoir en faire de toute façons. Elle n'allait sûrement jamais avoir l'occasion de raconter cette histoire à un journal de Tôkyô.

"Je travaille à la mairie de Shinjuku-ku mais je prend actuellement des vacances ici. Les bains des stations thermales font un bien fou, vous devriez les essayer avant de repartir."

Il lui sourit, puis continua:

"Je sais que vous devez vous demander qui m'a informer de vos petits débordements du côté de Red Lights et surtout à quel établissement est-ce que vous devez ce charmant rendez-vous, mais je vous le jure, tout cela importe peu. Le propriétaire du casino en question se fiche éperdument de ces 660 000 yens. Il vous les offre de bon cœur même."

Nataku retira lentement ses gants qu'il pausa avec précaution sur la table.

"La raison qui m'a poussé à vous rencontrer à vrai dire c'est votre... comment dire?... votre véritable identité."

Se penchant tout près de Lina, il chuchota:

"Vous êtes une IAI n'est-ce pas? Et, c'est cela qui m'intéresse à vrai dire: rencontrer des IAIs.
-Et voilà, votre commande est prête!"

Momoko venait d'apporter leurs deux plateaux qu'elle posa devant eux.

"Voilà pour vous deux et c'est avec les compliments de mon père sur votre choix."

Nataku fixait Lina dans le fond des yeux, il savait qu'elle était intriguée, mais il ne pouvait pas poursuivre pour l'instant. Cette serveuse n'avait pas l'air si pressée que ça de les laisser manger.

"Vous savez, confessa-t-elle à Warui, je dis ça à chaque fois, mais cette fois-ci croyais moi c'est la vérité. Il adore préparer ce que vous lui avait commander. Il était tout heureux lorsque je le lui ai demandé."

Le vieil homme resta impassible.

"Bien, alors je vais vous laisser manger... Vous viendrez me voir au comptoir au moment où vous voudrez régler d'accord?
-Oui, c'est d'accord." Répondit-il et Momoko disparut aussitôt.

"Dites moi, mademoiselle Firiel, depuis combien de temps êtes-vous arrivée à Tôkyô? demanda Nataku. Cette question, croyez-moi est d'une importance cruciale."

Lina prit sa place tranquillement, un peu à part de la rare clientèle présente à cette heure-ci. Et même si il n'y avait pas grand monde, elle fit tourner certaine tête non pas grâce de son magnifique physique inégalé jusqu'ici mais tout simplement à cause de son accoutrement. C'est qu'elle dépareille un peu au décors.

Prenant la carte, elle la parcourra attentivement et surtout assez lentement. Lina et les Kenji ce n'est pas le grand amour et il n'est pas rare qu'elle en confonde quelques uns. Son créateur aurait pu mettre à jour sa base linguistique avant la fermeture de Raizen World!

Qu'est ce qu'elle choisirait bien... Deux croissants au beurre et un chocolat chaud? Ouai pourquoi pas...

*Sauf qu'y a pas!*

Elle a beau ne pas être trop motivé pour le faire mais il va falloir qu'elle prenne son courage à deux mains et tout lire, un peu de la même manière qu'elle tient la carte.

-Ohayoo gozaimasu fit la serveuse.
-Ohayoo gozaimasu marmonna l'elfe en pleine séance de décryptage.
-Avez-vous déjà choisi ce qui vous ferez plaisir?
-Hmm...

Quelques chuchotements se firent entendre quelques tables plus loin. Lina lorgnera quelques instants dans cette direction. Ce qu'elle verra? Deux commères en train de comploté quelques choses et pas besoin d'une ouïe développé pour s'en rendre compte.

-Encore une de ses pétasses qui sert de poule de luxe.
-Au moins, elle se trouve une utilité...

Après avoir balayé la pièce, il y a peu de chance qu'elles parlent des deux retraités au fond de la salle. Pas de doute, leurs sujets du jour allait être Linaewen. L'elfe allait-elle faire un scandale?

*Pas envi de bouger mon cul de cette chaise...*

Elle ferma la carte avec un certain sourire avant de dire un peu plus haut histoire que les bécasses entendent nettement.

-Va pour une soupe miso avec wakame et tofu avec un surplus de soupe miso. J'en profite, je ne prends jamais un gramme même en mangeant comme quatre!

*Et puis le poisscaille et les algues, c'est la seule chose que j'arrive à manger avec des baguettes...*

C'est sûr, la dernière remarque était optionnel et c'est avec un certain sourire que l'elfe venait de le dire et comme par hasard, dans leur direction. Suite à cela, Lina aurait pu comparé leurs yeux avec une Kalashnikov et même si elles baissèrent de ton pour chuchoter, s'étaient surement pour comparer Lina a toutes sortes d'oiseaux finissant par -asse.

La serveuse finit par partir chercher la commande, le mystérieux homme finit par en arriver au présentation et surtout au vif du sujet. Ce type travaillait à la mairie et il s'intéressait au IAI? La jeune elfe pas si jeune que ça n'a au dernière nouvelle aucune fiche d'état civique et même si Warui lui dit qu'il ne s'intéresse pas à sa dette, c'est la même question qui revient à chaque fois dans la tête de Lina: "Qu'est ce qui me veut exactement?"

L'une des particularité de Lina c'est qu'elle a TOUJOURS quelques choses à répondre, même si c'est souvent du grand n'importe quoi:

-Donc vous vous êtes dit que des personnes telle que moi qui n'ont rien en règle étaient de parfaits gogos pour sortir des hommes fortunée de leur veuvage? Bof, l'idée n'est pas mauvaise mais je doute que vous teniez plusieurs années. Arrêt cardiaque suite à une surdose de Viagra, c'est une mort que beaucoup de monde envierait ça.

La serveuse finit par arriver avec les plats demandées pour s'adresser à Warui et pourtant c'est l'elfe qui lui répondra. Dommage, elle serait arrivé quelques secondes plus tôt elle se serait payé une bonne tranche de fou rire avec une telle réponse.[/i]

-Vous savez, confessa-t-elle à Warui, je dis ça à chaque fois, mais cette fois-ci croyais moi c'est la vérité. Il adore préparer ce que vous lui avait commander. Il était tout heureux lorsque je le lui ai demandé.
-Moi, je suis plutôt croissant au beurre et chocolat chaud les rares matin où je déjeune mais je ne crois pas que votre père ait ça dans le congélateur.
-Ah? Vous venez de France pour déjeuné de la sorte?
-Vous n'êtes pas la première à m'en faire la remarque.
-Vous venez de Paris?
-Je n'y ai jamais mise les pieds et de toute façon à part une tour en ferraille tout rouillé et des pots d'échappement il n'y a pas grand chose à y voir. Et puis il y a même chose à Tokyo à la seule différence qu'ils parlent et écrivent français là haut.
-Ahh?

Momoko remarqua un Warui jusque là impassible jusque là. Pourtant la conversation que la serveuse avait avec cette jeune femme n'était pas désagréable. C'est sûr il y avait ce petit côté sarcastique proche du "si ces jap' pouvaient parler français comme tout le monde" était un peu gênant mais au moins la discussion avait le mérite de sortir de l'ordinaire et du client un peu niais sur les bords.

-Bien, alors je vais vous laisser manger... Vous viendrez me voir au comptoir au moment où vous voudrez régler d'accord?

Momoko partit, Warui ne perdit pas une seconde pour recentrer la conversation.

-Ah oui le sujet... Combien de temps je suis là? Ça va faire trois semaines maintenant. Pas de gros problème particulier, juste qu'il faut faire parfois profil bas avec l'Ambassade. Et pour l'argent, vous avez déjà une petite idée de la manière dont je m'y prends. Pourquoi ce genre de question?

Spoiler:

"Je travaille à la mairie de Shinjuku-ku mais je prend actuellement des vacances ici. Les bains des stations thermales font un bien fou, vous devriez les essayer avant de repartir, avait conseillé Warui avant de passer à la partie vraiment essentielle de son discours: Je sais que vous devez vous demander qui m'a informer de vos petits débordements du côté de Red Lights et surtout à quel établissement est-ce que vous devez ce charmant rendez-vous, mais je vous le jure, tout cela importe peu. Le propriétaire du casino en question se fiche éperdument de ces 660 000 yens. Il vous les offre de bon cœur même."

Linaewel n'avait pas eu l'air très intéressé par ce qu'il lui racontait, mais bon, au moins, elle écoutait. C'était déjà ça. Nataku essaya d'attirer un peu plus son attention en passant à un sujet un peu plus délicat:

"Vous... vous êtes une IAI, n'est-ce pas? Et, c'est cela qui m'intéresse à vrai dire: rencontrer des IAIs."

Il avait murmurer ces mots à l'oreille de l'elfe, comme on tire un coup de silencieux au plus profond de la nuit.

"[Oh! S'était-elle exclamée.] Donc vous vous êtes dit que des personnes telle que moi qui n'ont rien en règle étaient de parfaits gogos pour sortir des hommes fortunée de leur veuvage? Bof, l'idée n'est pas mauvaise mais je doute que vous teniez plusieurs années. Arrêt cardiaque suite à une surdose de Viagra, c'est une mort que beaucoup de monde envierait ça."

Warui se demanda un moment de quoi l'elfe parlait. Elle n'avait pas l'air très maligne, ça c'était sûr et pourtant il avait un tout autre souvenir d'elle.

*Mais... mais cette jeune femme qui parle avec la serveuse... Elle a l'air si idiote, si empaffée. Se pourrait-il vraiment que ce soit là la véritable Lina? Elle m'avait donné une toute impression et...*

"-Vous savez, becqueta la serveuse, je dis ça à chaque fois, mais cette fois-ci croyais moi c'est la vérité. Il adore préparer ce que vous lui avait commander. Il était tout heureux lorsque je le lui ai demandé.
-Moi, je suis plutôt croissant au beurre et chocolat chaud les rares matin où je déjeune mais je ne crois pas que votre père ait ça dans le congélateur.
-Ah? Vous venez de France pour déjeuné de la sorte?
-Vous n'êtes pas la première à m'en faire la remarque.
-Vous venez de Paris?
-Je n'y ai jamais mise les pieds et de toute façon à part une tour en ferraille tout rouillé et des pots d'échappement il n'y a pas grand chose à y voir. Et puis il y a même chose à Tokyo à la seule différence qu'ils parlent et écrivent français là haut.
-Ahh?"

Le visage de Warui était figé dans une sorte de grimace interrogatrice. Il n'était pas agacé par cette scène mais il voulait tout simplement comprendre où pouvait donc être l'intérêt pour Lina à partager de telles futilités avec une personne qu'elle ne connaissait pas et surtout alors qu'elle était déjà en pleine conversation avec lui. Elle semblait décidément prendre ce rendez-vous bien à la légère, mais elle n'aurait pas du.

La serveuse tenta d'échanger quelques mondanités avec Warui et celui-ci retrouva aussitôt un air totalement impassible.
Il lui répondit le plus froidement du monde jusqu'au moment où, enfin, elle entendit les désirs du vieil homme et se décida enfin à les laisser en paix.

Du coin de l'oeil, bien caché sous son masque de ski, Warui la regarda s'en aller et une fois qu'elle fut suffisamment éloignée de la table pour ne plus pouvoir les entendre, il redirigea son regard vers Lina.
Elle semblait plus tranquille. Peut être allait-elle enfin lui accorder l'attention dont il était digne.
Il croisa ses deux mais et les posa sur son menton. Du bout de son pouce gauche, il caressait sa barbe naissante, tout en réfléchissant.
Enfin, d'une voix totalement détachée, il demanda:

"Dites moi, mademoiselle Firiel, depuis combien de temps êtes-vous arrivée à Tôkyô?"

Il prit le temps d'avaler sa salive, puis il précisa:

"Cette question, croyez-moi est d'une importance cruciale."

Mais Lina sembla répondre avec la même légèreté qui l'avait animée depuis le début de l'entretient:

"[Depuis] combien de temps [est-ce que] je suis là? Ça va faire trois semaines maintenant. Pas de gros problème particulier, juste qu'il faut faire parfois profil bas avec l'Ambassade. Et pour l'argent, vous avez déjà une petite idée de la manière dont je m'y prends. Pourquoi ce genre de question?
-Je voulais me faire une idée par moi-même du nombre de gens que vous avez déjà rencontré depuis que vous êtes ici."

Warui attrapa ses baguettes et commença à ajiter sa soupe miso. Il attrapa, ce qu'il prit en premier lieu pour un carré de wakame. Mais c'était en fait un petit morceau de bœuf.

*Tiens, de la viande dans une soupe miso, c'est un drôle de choix vraiment.*

Qu'à cela ne tienne. Il enfonça le morceau de bœuf dans sa bouche et le croqua avec férocité.

Lina n'était arrivée à Tôkyô que depuis 3 semaines. Il n'y avait que peu de chances donc pour que dans ce laps de temps si limité, elle ait eu le loisir de croiser d'autres IAIs. De plus, il y avait déjà un moment qu'il la faisait suivre, près de 2 semaines peut être et, pour l'instant, il n'y avait aucun autre IAI à signaler dans son entourage.
Enfin, il répondrait à cette question plus tard. Pour l'instant, il allait se contenter de lui parler de Sven et des risques qu'elle encourait si elle continuait à s'exhiber ainsi au grand jour.

"Vous m'avez l'air d'une IAI puissante mademoiselle Firiel, je me trompe?"

De nouveau Warui alla piocher dans sa soupe miso.

"Et cette puissance doit vous rendre particulièrement sûr de vous, surtout depuis que vous êtes arriver ici, au Japon."

Il posa ses baguettes et haussa les épaules tout en levant les mains en signe de dédains.

"Que voulez-vous. Les humains sont si faibles, si chétifs, si pitoyables. Il ne peuvent inspirer que du dégoût et un irrémédiable sentiment de supériorité, n'est-ce pas? Mais à quel point pensez-vous être puissante Lina?"

Warui attrapa une feuille de wakame en salade qu'il fit glisser dans sa bouche tout en continuant à discuter.
Même s'il posait des questions à la jeune elfe, il veiller toujours à ne pas laisser assez d'espace entre ses interventions pour lui permettre de répondre. Ses interrogations relevaient plus de la rhétorique à dire le vrai. Pour l'instant, il voulait juste s'assurer qu'elle écoutait. Il la laisserait répondre en temps et en heure.

Avec une assurance certaine, il attrapa une deuxième feuille de wakame qu'il fit glisser dans sa gorge.
Il continuait à parler tout en mangeant.

"Alors? A quel niveau était votre personnage au sein du serveur? 59, 60? Moi c'est l'impression que vous me donnait. Et puis vous étiez un personnage jouable et peu de joueurs parvenaient à dépasser ces niveaux là. Vous le savez je pense."

Nataku s'empara des derniers morceaux de soja de sa première soupe miso qu'il déchiqueta méticuleusement.

"Vous savez qu'il y a des personnages non-jouables qui se sont incarnés aussi? Certains d'eux atteignent facilement le niveau 100. Je me demande ce qu'il adviendrait de vous si l'un de ces colosses venaient à croiser votre route. Ils ne sont pas désorganisés. Ils travaillent tous en équipe. Ils ont été séduits, emprisonnés puis endoctrinés par celui qui, quelques années auparavant, j'en suis sûr, avait prévu jusqu'à leur matérialisation. Son nom: Sven Lovick, le gouverneur de la ville de Tôkyô."

Certain d'avoir à présent une attention pleine et entière de la part de son interlocutrice, Nataku s'amusa à faire durer le suspense.
Il n'allait pas tout de suite expliquer pourquoi est-ce qu'il avait décidé de lui lancer cet avertissement.
Il captura une sardine du bout de ses baguettes. On les leur avait servi en salade avec du wakame et des morceaux de soja. Il le fit adroitement sauter en l'air puis le rattrapa un petit peu plus haut, au milieu de ses baguette. Il répéta l'opération encore et encore pour donner l'impression que le poisson était en train de frétiller entre les mailles d'un filet invisible.

"Lovick Sven-kin traque tous les IAIs de la capital et il les enlève pour les emmener au sein de son complexe secret. Là, il les change. Je ne sais pas exactement ce qu'il leur fait mais il les change. Il les rend dociles et facile à contrôler."

Avant de continuer, il enfonça ses dents dans le cou de la sardine et finit par l'engloutir en entier.

"En fait, marmonna-t-il tout en mâchant, Sven leur accorde le droit de vivre dans ce monde à la seule et unique condition qu'il lui obéissent au doigt et à l'oeil. En deux mots: il les prive de leur liberté."

Il attrapa son bol de soupe miso qu'il avala d'un train, avant de passer au second.

"Je sais, vous allez me dire que vous pouvez lui échapper, que ce n'est qu'un humain et qu'il ne peut rien contre une elfe telle que vous. Et pourtant. Je vous ai déjà expliqué que les IAIs les plus puissants travaillaint déjà pour lui. Des IAIs non jouables. Des boss de niveau. Des créatures que l'on ne pouvait battre qu'à plusieurs joueurs.
Il étaient déjà fort sur Raizen World je suppose, mais songez à ce dont ils sont capables ici, travaillant en équipe et appuyer par les pouvoirs extraordinaires dont dispose le gouverneur.
Non, croyez moi, une fois que Lovick-kin se sera rendu compte de votre existance, il ne vous laissera plus que deux choix: le servir ou mourir et je crois déjà avoir compris à quel point vous tenez à votre liberté mademoiselle Firiel."

Warui engouffra son second bol de miso qu'il reposa sur la table.

"Mais l'avantage pour vous c'est que vous n'êtes pas seule. Il y a maintenant près de 5 mois j'ai fondé avec l'aide de quelques IAIs et des moyens que j'avais à disposition une organisation secrète appelée yuugen'zokugun': "les forces de l'ombres". C'est un rassemblement d'IAIs décidés à se rebellés contre le pouvoir en place et contre sa tyrannie."

Tout en parlant, le vieil homme trifouillait dans ses assiettes et dans ses bols pour voir s'il ne lui restait vraiment plus rien à manger. Il finit par mettre la main sur un léger fond de miso qu'il rattrappa avec un petit peu d'eau chaude, puis qu'il but goulument.

Il le posa sur le table et cessa de parler.
Un profond silence semblait avoir envahit le restaurant. Comme si tous les autres clients s'était tu devant la gravité de ses propos.
De nouveau il croisa sa main et les pis sur son menton.
Il fixa Lina droit dans les yeux.
Son visage apparaissait un peu flou à travers son masque de ski.
Quelle allait-être sa réaction.

"Lina-kun, déclara-t-il avec calme, je serai ravi que vous choisissiez de rejoindre cette organisation, ne serait-ce que pour nous permettre de garder un oeil et de veiller sur vous."

A partir de ce moment là, Warui ne dit plus rien. Il se contenta de fixer Lina avec un intérêt presque maladif.

*Bien, je pense l'avoir convaincue. Pourtant, c'est une personne des plus indépendante... Je ne sais pas ce qu'elle espère répondre mais une chose est sûre: de sa réponse va grandement dépendre la suite de notre rendez-vous!*

Qu'il y ait du bœuf dans sa soupe, ce n'est surement pas Lina qui allait trouver cela bizarre. Elle, niveau gastronomie, c'est tout le contraire de l'idée que l'on pouvait se faire des elfes car son truc à elle, c’est gros steak de cheval bien saignant accompagné d'un bon vin!

-Vous m'avez l'air d'une IAI puissante mademoiselle Firiel, je me trompe?

Ah? Le voila parti dans le cirage de pompe. L'elfe n'est pas assez naïve pour ne pas s'en rendre compte mais c'est le meilleur moyen pour qu'elle écoute jusqu’au bout.

-Et cette puissance doit vous rendre particulièrement sûr de vous, surtout depuis que vous êtes arriver ici, au Japon.

C’est en partie faux car il n’y a pas eu besoin du Japon pour être consciente de ses pouvoirs. Warui ignorait une chose : Son serveur. Une info si subtile et qui pourtant se relève être crucial pour comprendre tout le reste.

-Euh ça, je n'ai pas eu besoin du Japon... Le peu que je sais sur mon serveur, la mort pouvait être définitive s’il n'y avait pas de résurrection dans l'heure qui suit. En plus, c'était un serveur RP. Les combats étaient bien plus nerveux et excitant que sur le serveur banal.

Quand on voit l'énergumène, il y a vraiment de quoi pour se poser des questions car Lina et son joueur devaient surement faire parti de la catégorie "boulzor" et malgré un serveur RP avec de tel règle de maso, elle était belle et bien là en un seul morceau. Soit la sorcière a eu une chance de cocue jusque là, soit son joueur faisait partie de cette espèce appelé "con malin" que beaucoup de monde sous-estime avant de s'en ronger les ongles.
Quand à ce mot qui sort de la bouche de la jeune femme, "excitant" voulait tout dire. A l'entendre, ce que recherchait son joueur devait simplement être le côté stressant du jeu poussé à l'extrême où la moindre petite erreur pouvait se terminer par la mort de son personnage et vice-versa pour ses adversaires. De l'adrénaline virtuelle en quelques sortes, surtout quand on sait que Lina a tendance à être insupportable en plus d’être une arnaqueuse et logiquement, des ennemis ne doivent pas être ce qui doit manquer chez elle.

-Que voulez-vous. Les humains sont si faibles, si chétifs, si pitoyables. Il ne peuvent inspirer que du dégoût et un irrémédiable sentiment de supériorité, n'est-ce pas? Mais à quel point pensez-vous être puissante Lina?

Lina mâchouilla son repas tout en répondant à Warui.

-Que voulez-vous. Les humains sont si faibles
-Hmm...
-Si chétifs
-Hmm...
-Si pitoyables. Ils ne peuvent inspirer que du dégoût et un irrémédiable sentiment de supériorité, n'est-ce pas? Mais à quel point pensez-vous être puissante Lina?
-Ah nan, je les trouve juste marrants.

Juste marrants... Voilà à quoi se résumait l'humanité à ses yeux depuis son arrivée sur Terre. Elle leurs est supérieur mais Lina avouerait sans hésiter qu'elle "se ferait chier dans ce monde sans eux" si on se devait se fier à ses termes habituelles. Le rôle qu’elle avait sur Raizen World et dans la réalité se sont tout simplement inversé.

-Alors? A quel niveau était votre personnage au sein du serveur? 59, 60? Moi c'est l'impression que vous me donnait. Et puis vous étiez un personnage jouable et peu de joueurs parvenaient à dépasser ces niveaux là. Vous le savez je pense.

Mais qu'est ce que ça pouvait bien lui faire de connaitre son niveau!?! La mage noire ne connaissait même pas le sien ! Tout ce qu'elle sait, elle possède des sorts de feu parmi les plus puissants du jeu que seul une tripotée de joueurs pouvaient lancer et que sur Raizen World et à bien y réfléchir, devait surement les dépasser ces niveaux là mais ce n’est surement pas qu’avec ça que l’on la redoutait tant sur Raizen World. Les joueurs qui ont une dent contre elles ne sont pas plus bête que les autres, ils savent se regrouper faire passer un sale à un haut niveau !

*Tant qu'à faire, il ne veut pas savoir que Nova sur moi, c’est limite du cheat ?!?*

[i]Pour elle, son niveau s’était comme demander la couleur des sous-vêtements à une femme, femme sainte d’esprit parce que Lina, elle serait foutu d’y répondre sans le moindre complexe. La réponse puait l’agacement à plein nez.

-Pff les niveaux… On le dirait peu être pas mais je viens d’un serveur RP où la mort pouvait être définitive si il n’y avait pas résurrection dans l’heure qu’il suit. Tout n’est pas qu’une question de niveau. Vous croyez vraiment que truquer des dés avec un sort de prestigation est donné qu’au niveau 60 ? Relisez un peu le manuel de Raizen World ça ne fait de mal à personne...

Parler de niveau, c’est le sujet qui pouvait la gonfler le plus. Avant d’être de haut niveau, Lina a passé comme tout le monde par le niveau 1. Et des joueurs qui se la pétaient, combien elle en avait croisé ? Et aussi combien en avait-elle berné et battu à cause d’un excès de confiance seulement basé là-dessus ? Le joueur a spécialisé son perso telle qu’il faut s’y prendre d’une manière totalement différente si on ne veut pas être humilié dans la minute qui suit. Des mages noirs spécialisés essentiellement dans un élément ne sont pas rares sur Raizen World mais combien de joueurs ont-ils pris la peine de dépenser quelques points dans la Terre et divers enchantements jugé inutile? Ces branches ne sont pas du tout la spécialité de Lina et même avec la foudre un mage rouge de bon niveau peut la battre.

-Si je m'étais fier qu'à ça, vous ne m'auriez pas à table à l'heure qu'il est. Après c’est sûr, les niveaux ont toujours aidé et si j’étais surnommé Firehell, la terreur des Boss, ce n’est pas un hasard.

Elle se calma quelques instants avant de murmurer quelques choses, perdant au passage le peu de crédibilité qu'elle avait. Ces surnom lui ont rappelé une très mauvaise découverte il y a peu. Agacé pour les niveaux, elle passa à agacé à cause des surnoms que l'on lui donnait quand elle tournait le dos.

-Ou Hellfire, la terreur des tavernes pour les mauvaises gueules... J'ai compris ça en matant la Chute du Faucon Noir la semaine dernière... Franchement me coller un nom de missile ça craint...

Elle fait la morale sur les niveaux mais elle était considérée comme un des gros bourrins de son serveur…

-Vous savez qu'il y a des personnages non-jouables qui se sont incarnés aussi? Certains d'eux atteignent facilement le niveau 100. Je me demande ce qu'il adviendrait de vous si l'un de ces colosses venaient à croiser votre route. Ils ne sont pas désorganisés. Ils travaillent tous en équipe. Ils ont été séduits, emprisonnés puis endoctrinés par celui qui, quelques années auparavant, j'en suis sûr, avait prévu jusqu'à leur matérialisation. Son nom: Sven Lovick, le gouverneur de la ville de Tôkyô.

Le sujet devenait bien plus intéressant que son histoire de niveau. Sven Lovick, Lina en avait entendu parler aux informations et pouvait être classé comme danger potentiel. Mais voilà, ce n’est pas du tout lui le sujet qui intéresse l’elfe. C’est plutôt cette histoire de PNJ, le niveau 100 rentrant lui aussi dans la seconde catégorie dans un monde où la règle du "one-shoot and kill" était d’actualité. Que Nataku croit que c’est Sven qui l’intéresse si ça peut lui faire plaisir.

*Que des IAI non joueur de haut niveau fassent les cons parmi les normaux est le dernier de mes soucis mais que l'éventualité que l'autre salopard vive tranquillou sur Terre sous mon nez, c'est une affaire personnelle.*

A qui elle pensait ? Lovick ? C’est dit plus haut, elle s’en moquait complètement car si il y a des IAI assez crétines pour se faire prendre, ce n’est pas les problèmes d’une elfe trop réputé m’enfoutiste des problèmes des autres. La sorcière noire appellerait même ça de la sélection naturelle ! Elle pensait en particulier à Molak, l’assassin d’un de ses frères. Un doppleganger, à défaut d’être puissant, c’est très malin et ça, pas besoin de niveau 100 pour faire des ravages ...

*Et penser qu’il pourrait avoir "remplacé" un directeur d’une grosse entreprise et vivre les deux pieds sur le bureau, je m’en voudrais trop…*

Et le problème, trouver quelqu’un qui peut prendre n’importe quelle forme mais aussi des compétences pour le peu qu’il est bu un bon litre de sang de sa victime, c’est assez galère. Déjà que sur Raizen World c’était un bel enfer quand le MJ s’amusait à narguer le joueur, sur Terre cela risquait d’être encore pire. Seul indice, si Molak avait eu la "chance" de se réincarner aussi, peu de chance qu’il aille voir ailleurs quand on sait que Tokyo est le principal centre d’affaire du Japon.

-Lovick Sven-kin traque tous les IAIs de la capitale et il les enlève pour les emmener au sein de son complexe secret. Là, il les change. Je ne sais pas exactement ce qu'il leur fait mais il les change. Il les rend dociles et facile à contrôler. En fait, Sven leur accorde le droit de vivre dans ce monde à la seule et unique condition qu’ils lui obéissent au doigt et à l'œil. En deux mots: il les prive de leur liberté.

*Oula ça y est ! Le vieux vient de rentrer en transe ! Je m’en fous de Lovick moi… Et puis ça fait six mots, pas deux…*

Pour l’elfe, Warui semblait être pris dans une sorte d’obsession envers ce Lovick, l’ennemi à abattre pour un monde meilleur. S’il était vraiment si dangereux que ça et quil voulait s’en débarrasser, il n’a qu’à embaucher les bonnes personnes et en faire un Kennedy Bis. N’empêche, en plein direct à la télé, ça aurait trop classe !

-Je sais, vous allez me dire que vous pouvez lui échapper, que ce n'est qu'un humain et qu'il ne peut rien contre une elfe telle que vous. Et pourtant. Je vous ai déjà expliqué que les IAIs les plus puissants travaillaint déjà pour lui. Des IAIs non jouables. Des boss de niveau. Des créatures que l'on ne pouvait battre qu'à plusieurs joueurs. Ils étaient déjà fort sur Raizen World je suppose, mais songez à ce dont ils sont capables ici, travaillant en équipe et appuyer par les pouvoirs extraordinaires dont dispose le gouverneur.

Si en temps normal n’importe qui aurait pris ce discours au sérieux, aurait regardé Nataku bouche bée bave aux lèvres en avalant chacune de ses paroles, ce ne fut pas du tout le cas de Firiel car ici, elle fut tout simplement pris d’un fou rire. Ce n’est pas bien de sous-estimé ses éventuelles ennemis, elle le sait mais c’était plus fort qu’elle.

Warui surestimait peu être Lovick ou à moins que ça ne soit Lina qui le sous-estime mais une chose est sûr, Nataku connaissait très mal certaines IAI que l’on peut considéré comme les terreurs de Raizen World. Pour Firehell, il y avait bien plus dangereux qu’un humain aux ambitions démesurés.

Elle se calma, se rinçant les yeux par la même occasion. Qu’il le prenne mal n’est pas le problème ben tant pis ! En plus ce n’est pas elle qui paie le petit-déjeuner. Non franchement, ce voyage valait le détour : une bonne tranche de rire et en plus ce vieux pouvait se montrer utile si jamais il disait la vérité sur ces incarnés PNJ qui se matérialisaient.

-Oh, désolé, je n’ai pas pu me retenir avant la fin de ce discours. Je suis bien calée niveau Boss et je peux vous assurer qu’il y a bien plus dangereux qu’un humain aux dents longues sur Raizen World. J’imagine qu’il a déjà mis la main sur des IAI puissante mais surement pas des aussi puissante comme vous le dites. Pourquoi je pense ? Je vais vous expliquer.

Lina aura le mérite de donner une explication plus claire. Au moins, Warui avait trouvé son expert en Boss.

-Que les journaux soit contrôlé, lâché un dragon ou un gros cornu à Tokyo et je peux vous assurez que même les journaux les plus censurés en parleront. Aux dernières nouvelles, aucun quartier n’a été rasé, même en mettant ça sur le dos d’une fuite de gaz.

Assez plaisanté, il veut des exemples ? Il s’adressait à une connaisseuse et elle allait même alarmer son interlocuteur. Il voulait de la grosse bêbête ? Elle allait prendre du Boss shootés aux hormones pour donner des exemples.

-Lâcher un sbire de Calzak ou un gardien d’un gros donjon qui ne peut pas passé inaperçu en ville et ça sera tout simplement le gouvernement japonais et aussi les pays voisins par la même occasion. A vrai dire là, votre Sven ne serrera pas les fesses devant les dégâts mais plutôt parce qu’il sera assis sur un siège éjectable.

L’ironie voudra que Lina ne s’inquiète pas trop des ennemis aux potentiels destructeurs. Si ce genre de boss font du gros dégats, un groupe d’IAI de tête brulé s’en chargeront et si ce n’est pas le cas, c’est fou ce que les tanks et autres avions de chasse en masse peuvent résoudre comme problème. C’est sûr, si Sven devait aller pleurnicher dans les jupons du gouvernement pour avoir de tel moyen militaire en cas de crise, ils perdraient aussitôt sa place pour incompétence vu que les grosses pontes chercheront toujours un bouc émissaire après l’étendu des dégats.

-J’avoue quand même être assez curieuse de voir le résultat d’un drag’ contre vos chasseurs… Mais bon en y réfléchissant bien, c’est de la roupie sans sansonnet parce que vu vos moyens militaires, je pense que ce n’est pas si dramatique même un quartier complet risque d’y passer.

TopGun contre les dragons, enfin un film qui sortirait de la banalité Hollywoodienne qui sort de nos jours ! Voilà un scénario digne d’un scénariste qui a confondu le sucre en poudre avec de la cocaïne !

-Là où vous, humain, doivent craindre, c’est les IAI non jouable ET puissante que l’on peut croiser la journée sans même s’en rendre compte. Largué un vampire en ville et il se multipliera en créant sa secte. Lâcher une liche et elle complotera pour bouffer votre système de l’intérieur. Mettez un Doppleganger et il pourrait « remplacer » même remplacer le premier ministre et vous n’y verrez que feu ! Et je connais très bien les dégats que peu faire un Doppleganger pour son propre profil !

Linaewen posa son bol, elle venait d’avoir terminé son repas. Elle venait d’avoir parlé du potentiel dangereux d’un doppleganger et ce n’est surement pas un hasard, Molak en étant un. Ces bêtes ne sont pas réputé puissantes mais la dangerosité vient du fait qu’ils ont de la matière grise en pagaille en plus d’une légère tendance à la mégalomanie.

-Alors bon, je peux comprendre que Lovick soit un peu votre antagoniste parfait mais vous devez savoir que si certaines IAI PNJ se sont incarnés comme vous le dites, ils doivent plus se payer une bonne tranche de rire que de trembler de peur quand ils le voient passé à la télé.

- Non, croyez moi, une fois que Lovick-kin se sera rendu compte de votre existence, il ne vous laissera plus que deux choix: le servir ou mourir et je crois déjà avoir compris à quel point vous tenez à votre liberté mademoiselle Firiel.

Lina s’approcha pour lui souffler quelques mots. Si lui n’avait pas aimé d’être sous-estimé au début de la conversation, elle non plus n’aimait pas trop être classé dans ses IAI banales qui se laisserait facilement prendre.

-Ah ça ? Merci de s’inquiéter pour ma santé mais classez-moi dans ceux qui rasent un quartier si jamais il lui prenait l’envi de lâcher ses pitbull lobotomisés et des soldats sur moi. Je ne sous-estime jamais mes ennemis, encore moins l’efficacité de vos armes à feu.

Lina avait collé deux militaires sur le carreau, Sven connait donc l’efficacité d’une Lina lâché dans le monde réel. Par contre, l’elfe ignore certaine chose sur le département des secrets et l’Ambassade IAI. Est-ce qu’ils ont la capacité d’identifié Lina et connaitre ses statistiques ? Aucune idée sur le sujet !

-La Terre est grande, bien plus que le monde de Raizen World et si ça sent trop mauvais, j’irais voir ailleurs. Peu être la France, il parait que niveau gastronomie et vin, c’est le lieu idéal. Et puis il y a aussi l’option du vieux plein de rond pour me faire discrète. C’est qu’il a bon goût mon créateur, mon physique fait fureur, j’ai juste à claquer des doigts pour avoir les hommes à mes pieds.

C’est qu’elle est en fière de son physique et pour les soirées sans lendemain elle fait fureur. Mais de là à supporter Lina tous les jours c’est une autre histoire… Par contre, on peut se demander ce qu’elle a avec les veufs plein de sous.

Certes, le "Sven est le méchant, il traque les gentils IAI, j’aide les IAI donc je suis gentil" n’a pas vraiment fonctionné mais ce n’est pas pour ça qu’elle fut intéresser par la proposition de Nataku.

-Mais l'avantage pour vous c'est que vous n'êtes pas seule. Il y a maintenant près de 5 mois j'ai fondé avec l'aide de quelques IAIs et des moyens que j'avais à disposition une organisation secrète appelée yuugen'zokugun'
-Hein ?
-Les forces de l'ombre
-Merci.
-C'est un rassemblement d'IAI décidés à se rebellés contre le pouvoir en place et contre sa tyrannie.

Lina et le japonais, toujours deux… Warui montait en quelques sortes sa propre « guilde » et mine de rien, cette demande tombait à pic. Il lui manque plusieurs choses : Des informations pour se renseigner si Molak est bien de ce monde (pas gagné ça…) et pour avoir par la même occasion la seule chose qui lui manque vraiment : des faux papiers digne de ce nom. Le vieil homme l’a dit, il travaille dans une marie et c’est bien mieux que de passer par un faussaire.

-Lina-kun, déclara-t-il avec calme, je serai ravi que vous choisissiez de rejoindre cette organisation, ne serait-ce que pour nous permettre de garder un œil et de veiller sur vous.

Elle prit tout de même quelques secondes pour réfléchir, la proposition n’était pas si stupide, même pour quelqu’un d’assez indépendant comme Lina.

Nataku avait passé par une mafia pour la contacté, après tout c’était grâce aux casinos illégaux qu’il l’avait repéré. Refusé c’est comme se couper soit même les revenus et accepter les dirigeants pouvaient toujours la faire jouer parmi des professionnels ou chez leurs rivaux pour rentrer dans leurs frais. Et cela, Linaewen n’était pas assez naïve pour ne pas s’en rendre compte. Après c’est sûr, elle pourrait toujours trouver un moyen de se faire de l’argent comme par exemple la publicité ou même un braquage d’une grande banque japonaise mais voilà niveau discrétion ce n’est pas vraiment cela. Deuxième raison, elle avait sa source d’information et pouvait très bien alarmé Warui sur la seconde catégorie d’IAI PNJ possédant un minimum de matière grise pour avoir davantage de soutien. Et puis il y a les papiers où au moins elle n’aurait pas à se prendre la tête pour courir après, avec l’avantage de ne pas être vendu par le faussaire par la suite.

-Je suis intéressée. Je veux enquêter davantage sur les Incarnés PNJ pour voir de moi-même ce problème. De plus, il me faut des faux papiers digne de ce nom, vous avez dit que vous travaillez dans une mairie, ça ne devrait pas trop vous posez problème. Il est possible que je vous demande plus tard comme les informations sur les IAI qui travaillent pour Lovick histoire que je vérifie un peu ça. De plus, je vous demanderais de dire à vos "collaborateurs" de Red Light de se faire discret sur mon existence. Après, ils peuvent toujours m’envoyer chez un concurrent ou face à des pigeons parce que je doute qu’ils apprécient de m’offrir "gracieusement" 650.000 yens par semaine.

Warui s'empara du stylo que la serveuse avait déposé sur son plateau. D'un geste assuré, il ouvrit le livret qui contenait l'addition. Il y indiqua le montant du pourboire, le signa, puis le referma.
Il sortit son portefeuille et en fit gicler quelques billets qu'il intercala entre ses pages. Après un long moment passé à fixer ses bols vides, il finit par se décider à se lever, mais il le fit d'un pas qui semblait des plus mal-assurés. Il donnait tout à fait l'air d'être décontenancé. Comme si le développement de Lina l'avait scié.

Il se rapprocha du comptoir et tendit le livret à Momoko.
"-C'est bon? Lui demanda-t-il.
-Oui." Répondit-elle avec un grand sourire.
Avant qu'il n'ait eu le temps de retourner à sa place, elle se pencha par dessus son épaule et examina la jeune elfe.
"-C'est un très beau rendez-vous monsieur. Félicitation!" Hurla-t-elle assez fort que Lina l'entende.
Nataku était agacé désormais.
"-Vous m'avez dit que c'était bon, alors cessez ce numéro stupide." Lui conseilla-t-il à voix basse, tout en lui adressant un clin d'œil.

Il tourna les talons aussi secs et retourna s'assoir.
L'air de rien, il examina ses ongles et jeta un coup d'œil discret à sa montre.
Des clients étaient en train de se lever à sa droite. Il quittèrent le restaurant sans payer.
D'autres clients firent de même, puis encore d'autres et d'autres et d'autres...
Bientôt l'établissement se trouva totalement vide.

Le vieil homme sifflait d'un air sinistre tout en jouant avec la salière.
Une obscurité profonde était en train d'envahir la pièce. Momoko avait quitté son poste au comptoir et était allé abaisser les rideaux des fenêtres.
Nataku sifflait toujours.
Bientôt Momoko se dirigea vers la porte du restaurant pour la verrouiller.
Sa besogne accomplie, elle adressa un grand sourire à Lina et disparu en cuisine.

"Quelle fabuleuse actrice, déclara Nataku. Je l'ai trouvée bluffante, pour ma part. Quoi que les clients aussi étaient assez crédibles. J'ai particulièrement adorés les deux chipies dans le fond."

Il eut un petit rire qu'il ne tenta même plus d'étouffer. Il reposa la salière, étala ses bras le long de la banquette et commença à fixer le plafond.

"Vous savez Lina, je pense que je dois vous remercier. Votre arrogance a réveiller en moi des sentiments que je n'avais encore jamais ressenti par le passé. Vous vous croyez tellement forte, tellement habile, tellement brillante... et pourtant, pardonnez-moi l'expression, mais vous êtes une conne."

Il leva ses deux bras bien haut afin de les étirer, puis il posa, sur elle, son regard brûlant.

"'Je ne sous-estime jamais mes ennemis': ce sont vos mots, non? Et pourtant, vous êtes ici, assise à la table d'un restaurant où vous n'êtes jamais allée, au côté d'un parfait inconnu et dans une ville que vous n'avez jamais visitée et au sein de laquelle personne ne vous connait et ne pourra donc vous venir en aide."

Il tendit sa main et posa ses vieux doigts fins sur le visage de l'elfe.

"Et ça ce n'est pas sous-estimer l'ennemi?"
Lui demanda-t-il en agitant sa tête de gauche à droite.

Très lentement, il la lâcha et se laissa retomber sur sa banquette.
Il jubilait. Il n'avait encore jamais jubilé de toute sa vie et cette fois pourtant, il jubilait.

"Vous savez Lina, ce qui m'épate chez vous c'est que vous êtes tellement persuadée de tout savoir sur le jeu que vous ne vous sentez même pas concernée par la simple idée de vous prémunir contre le pouvoir de son propre créateur. Enfin, ajouta-t-il en souriant, sur ce point vous n'avez pas tout à fait tort, je dois l'admettre. Car; il y a plus dangereux que Sven."

D'un geste assuré, il retira sa chemise, fit habillement apparaitre un pistolet qu'il posa sur la table, gardant une main dessus et le canon en direction de la jeune femme.

"Un passage dans votre explication m'a particulièrement intrigué. Vous m'avez parlé de... comment avez vous dit déjà? De... Doppleganger. Ce sont des métamorphoseurs, c'est cela? Vous ne pourriez pas me le ré-expliquer par hasard?"

Le vieil homme fixa ses yeux sur ceux de Lina. Il dodelinait de la tête, comme par amusement. Malgré tout son enthousiasme, celle-ci ne répondit rien. En fait, elle ne bougea pas un doigt, pas un muscle. Elle demeura impassible.

"Oh.... non, c'est vrai, s'exclama Nataku en ricanant, vous ne pouvez plus me répondre. En fait vous ne pouvez plus bouger ne serait-ce qu'un doigt et par conséquent, vous ne pouvez plus non-plus utiliser vos pouvoirs."

Il cessa de rire d'un coût et prit petit à petit un air de plus en plus grave et de plus en plus sérieux:

"Vous êtes totalement paralysée mademoiselle Firiel et ce depuis... ouf! Je suis en fait même surpris que vous soyez parvenue à terminer votre discours. La Tubocurarine est un paralysant neuro-musculaire qui ne met qu'une centaine de seconde à agir. Son effet, cependant dure plusieurs heures."

Las, le vieil homme se leva et fit quelques pas en direction de la fenêtre. Il tenait toujours son revolver. Le ton de sa voix était effroyablement apaisant:

"Vous n'avez pas pris le temps de vous renseigner sur l'anatomie humaine, n'est-ce pas? Et je parie que vous ne vous êtes même pas donné la peine d'ouvrir un seul petit livre de biologie cellulaire depuis que vous êtes arrivée ici?"

Furieux, il se retourna et hurla violemment sur son interlocutrice:

"Ca c'est sous-estimer l'ennemi!"

Pris d'un irrésistible fou-rire, il alla s'assoir à côté de Lina. D'un geste puissant, il saisit son menton et lui fit tourner la tête vers lui.

"C'est une grave erreur."

Il riait de plus en plus fort.

"Une grave, une très très grave erreur!"

Et puis il reprit son sérieux.

"Hey, je ne plaisante pas, dit-il, en te matérialisant ici Lina, tu as pris forme humaine et les maux humains ont le même effet sur toi que sur eux désormais. C'est navrant, tu vois, la facilité avec laquelle nous pouvons tomber désormais. Je n'ai eu, en fait, qu'à engager des acteurs, à mettre sur pied cette ridicule scène et Momoko s'est occupée du reste."

Il pointa le canon de son arme sur son menton et leva la tête, comme pour réfléchir.

"Je crois qu'elle avait mis dans ton bol de miso, une triple, non, une quadruple dose. Je savais que ton anatomie te protégerait un peu des effets du paralysant mais personne sur cette planète, pas même le plus puissant des IAIs ne pourrait résister à de telles quantités."

Un large sourire se dessina sur son visage de fou.

"Le poison avait déjà largement eu le temps d'agir au moment où je me suis levé pour payer l'addition et maintenant, Lina, il t'est parfaitement impossible de bouger le moindre de tes muscles... le moindre de ces muscles si parfaitement sculptées."

Tendant son bras gauche, il attrapa le sein de la jeune femme qu'il tata avec perversion. Du bout de sa langue, il lui lécha la joue.

"Ton corps est un véritable délice."
Lui murmura-t-il au creux de l'oreille.

Puis il se leva et alla se rassoir en face d'elle.

"A oui! S'exclama-t-il. Les Doppleganger. C'est comme-ça que tu les appelles, c'est ça? Doppleganger? Tu ne sembles plus en état de m'en parler, alors laisse-moi le faire à ta place. Après tout, précisa-t-il, tu n'as pas l'air d'en savoir plus que cela à leur sujet. Enfin, ne le prend pas mal mais tu sembles les considérer comme des PNJ normaux, alors qu'en réalité, ce sont
...
des - êtres - maudits.
...
On dit d'eux qu'ils seraient totalement dépourvus d'âme et condamnés à errer de corps en corps, jusqu'à ce qu'enfin la mort daigne les délivrer."

Il se passa la langue sur la bouche avant de poursuivre:

"Vois-tu, à chaque fois qu'un Doppleganger tue, il se tue un peu plus lui-même, cédant une petite partie de son âme au profit de l'âme qu'il aspire chez sa victime. Au bout de quelques années à peine, voir de quelques mois, le Doppleganger oublie tout: son nom, son identité, sa nature d'être conscient. Il perd peu à peu la capacité d'aimer, de haïr ou même de renssentir ne serait-ce même qu'une infime impression de sentiment humain.
Là où tu te trompes Lina, c'est lorsque tu me dis qu'ils peuvent prendre la forme de n'importe qui. C'est totalement faut. Les Doppleganger ne volent l'apparence que d'une seule et unique personne au monde: leur dernière victime.
En tuant quelqu'un, le Doppleganger s'approprie son apparence et ses capacités, son caractère et ses souvenirs; il lui arrache même jusqu'à son être.
Une vieille légende dit que si l'on observe les yeux d'un Doppleganger, on peut y voir tournoyer les âmes emprisonnées de ses victimes.
C'est un spectacle des plus horrible"

Peut être ne fut-ce qu'une tromperie de l'obscurité, mais Nataku crut un instant voir rouler les yeux de la jeune elfes vers ses grosses lunettes de ski. Après tout, ça n'aurait rien eut de surprenant: la Tubocurarine ne pouvait pas l'empêcher de bouger les yeux et le rapprochement n'était pas si difficile à faire.

"Tu veux les voir?" demanda-t-il? "Je crois qu'il y a celle de ton frère parmi elles."

Il avait souffler cette dernière phrase, comme dans un cauchemar.
D'un geste lent, très lent, il fit glisser ses lunettes. Il fit tomber son masque... ce masuku ridicule.

Au plus profond de ses orbites décharnés tournoyaient les âmes des centaines d'humains et des milliers d'IAIs qu'il avait tué par le passé.
Elles brillaient toutes d'un rouge intensément vif. D'un rouge qui faisait penser à la couleur du sang.
Emprisonnées dans un balai sans fin, elles semblaient appeler à l'aide, suppliant que l'on les sortent de leur calvaire.
D'une voix de dément, Nataku avoua à la jeune femme ce secret qui le hanté depuis la toute première fois où il avait mis les pieds à Tôkyô. Depuis son apparition; sa matérialisation:

"Je ne suis pas le véritable Warui Nataku, Lina. En fait, je ne suis même pas humain. La vérité c'est que je suis le Doppleganger qui a tué ton frère."

A cet instant précis, il regretta la totale paralysie de l'elfe, car il aurait donné cher pour savoir ce à quoi elle pouvait bien penser. Il aurait adoré le savoir avant de poursuivre son discours macabre.

(HRP: La réponse un peu en avance, elle ressemblait à quelques détails près à ça.)

C'est quand Warui se leva pour aller payé que tout commença à clocher. C'est en se servant un verre d'eau que Lina le fit tomber involontairement. Mais c'était déjà trop tard pour faire quoique ce soit! Le vieil homme finit même par se payé sa tête et pourtant il aurait pu payer très cher ce geste si il l'avait fait trente secondes plus tôt, le temps de donner la puce à l'oreille à l'elfe.

Pour le massacré? Non! Simplement parce qu'elle connait le sortilège pour neutralisé n'importe quel toxine. Bon ok, c'est temporaire, pas pour rien que ce sort s'appelle "neutralisation temporaire des poisons", sort inutile mais au combien pratique quand on sait que l'on peut prendre un antidote tranquillement assis sur le cadavre encore fumant de son ennemi. Lina ne peut pas avoir accès à plus puissant: pas un mage blanc. De toute façon, la question ne se pose plus, l'elfe ne peut pas même pas bouger un doigt!

C'est fou, même Lina qui est un véritable Mustang sur pattes qui a le pouvoir de raser n'importe quoi en un claquement de doigt peut se transformer de utile (ah?) à inutile. Au moins avec les derniers tomes de sorti, ça fait un point commun qu'elle aurait bien aimé se passer.

-Un passage dans votre explication m'a particulièrement intrigué. Vous m'avez parlé de... comment avez vous dit déjà? De... Doppleganger. Ce sont des métamorphoseurs, c'est cela? Vous ne pourriez pas me le ré-expliquer par hasard? Oh.... non, c'est vrai, vous ne pouvez plus me répondre. En fait vous ne pouvez plus bouger ne serait-ce qu'un doigt et par conséquent, vous ne pouvez plus non-plus utiliser vos pouvoirs.

Sven? Firehell l'a toujours considéré comme "menace potentiellement dangereuse mais sans plus" si on se fit à son classement quelques peu spécial. Elle a toujours pris ses précautions au point même de gravé un pentacle d'alarme sur sa porte sous un calendrier. Si il lui avait pris l'envi de l'attendre chez elle, l'elfe aurait été la première à être prévu et pire que tout, aurait eu la balle dans son camps vu que lui et ses hommes l'aurait ignoré. En fait, la seule chose qui l'inquiétait n'était pas l'escadron de forces spécial qui pouvait débarqué à tout moment mais plutôt le sniper de planqué sur un toit.

Ici, Nataku a utilisé un peu la même stratégie avec l'empoisonnement. Ahh l'empoisonnement... Cela toujours été une éventualité pour Lina et ce n'est pas pour rien que le joueur a pris la peine de dépensé des points pour débloqué la branche des enchantements de niveau 1 pour s'offrir "neutralisation temporaire des poisons" où rien ne l'empêchait de neutralisé quelques minutes les toxines, d'éclater ses ennemis pour ensuite vraiment se soigner. Là où Firiel n'a strictement pas l'habitude, c'est les larges moyens utilisés. Ici, tout le personnel n'était que des comédiens et le restaurant à été loué une journée entière. La seule erreur notable aux yeux de l'elfe est qu'il aurait pu se faire bruler vif si il avait annoncé le subterfuge une dizaine de secondes trop tôt.

-Vous êtes totalement paralysée mademoiselle Firiel et ce depuis... ouf! Je suis en fait même surpris que vous soyez parvenue à terminer votre discours. La Tubocurarine est un paralysant neuro-musculaire qui ne met qu'une centaine de seconde à agir. Son effet, cependant dure plusieurs heures. Vous n'avez pas pris le temps de vous renseigner sur l'anatomie humaine, n'est-ce pas? Et je parie que vous ne vous êtes même pas donné la peine d'ouvrir un seul petit livre de biologie cellulaire depuis que vous êtes arrivée ici?

Qu'elle soit conne n'est pas une nouvelle pour beaucoup de monde, que la biologie cellulaire soit le dernier livre qu'elle ouvrirait aussi. Ses sujets de culture sont comment dire? Différents... Incollable devant une carte de vin ou devant des films et séries telle que 24 Heures Chrono. Mine de rien, c'est ce genre de film qui l'a aidé à prendre ses précautions dans la réalité!

Elle aura le droit à son petit cours de biologie sur cette "Turbocarine" que Lina aurait parié qu'il s'agissait d'un terme tout droit sorti d'un magasine de moto. Visiblement non et pour une fois qu'elle a écouté quelqu'un jusqu'au bout faute de trouver quelques choses de mieux à faire. Selon les explications du vieil homme, ce poison bloquait toutes informations que l'on pouvait transmettre aux muscles et ne durait que quelques heures. A la première occasion où le poison commençait à faiblir, il risquait d'avoir un ennemi remis sur pieds bien plus vite que prévu.

*J'ai bien fait de ne pas trop en dire sur mes compétences et caractéristiques...*

Cela dit, si Lina avait pu parler, elle en serait venu à la question qu'elle s'était posée quelques instants plus tôt: qu'est ce qu'il lui veut exactement? Mais voilà que l'ancien est à peine debout qu'il commença à le peloter de façon agressif. Si depuis son arrivé, le nombre d'hommes sur lequel elle avait passé était assez élevée (surtout en à peine trois semaines), elle n'aurait pas permis à un vieux pervers de la touché de la sorte. Ce geste la fit réfléchir d'avantage. Qu'est ce qu'il comptait faire d'elle? La shooter à la cocaïne avant de la vendre à un bordel? Le pire elle ferait fureur même si il y a de fortes chances qu'elle échappe au réseau auquel elle a été vendu après quelques jours. Idem si on lui confit de basses besognes. Non ce genre de plan est bien trop risqué! Si Warui avait voulu la tué, elle le serait déjà.

Là où l'inquiétude commença à grandir, c'est quand le vieux commença à lui expliquer qu'est ce qu'un Doppleganger. Lina n'apprit strictement rien, Warui ayant seulement pris la peine de donner une description plus détaillé. Plus qu'exact serait le terme! C'est comme si...

-Tu veux les voir? Je crois qu'il y a celle de ton frère parmi elles.

Ah si en effet, Il a fallu bien que Lina tombe sur le premier Doppleganger qui a apparu sur Terre. En temps normal, que ça soit l'assassin de son frère ou non, un bon Dopple' est un Dopple' mort et personne ne pleurait ce genre de pourriture. En temps normal, elle aurait eu le genre de rictus mauvais, celui que l'on a avant de tuer quelqu'un par dégout. Au moins ça répondra à sa question sur les PNJ qui apparaissent. Un Doppleganger, c'est dans le manuel des monstres, pas dans le manuel du jeu sur les races jouables. Soucis d'équilibre à ce qu'il parait... Et puis ce n'est pas bourrin pour un rond un Dopple', normalement ça n'intéresse personne d'affronter ou d'incarné ce genre de monstre. Car pour Lina, c'est tout simplement des monstres, un gobelin étant tout mignon comparé à ça!

Alors qu'est ce qu'il allait lui faire exactement? Ce type travaillait pour une mairie, il avait donc une place relativement confortable et il pouvait même remplacé le maire quand il voulait. Pour faire simple, il était inséré dans la société à l'abri de tout et de tous! Remplacé Lina? Un bon choix avec en plus des pouvoirs relativement dangereux mais au risque de perdre sa confortable position sociable, surtout que l'elfe sait une chose: le véritable Warui Nataku doit être dix mètres sous terre à nourrir les asticots à l'heure qu'il est! Non, un Doppleganger ne prendrait pas le risque de foncer volontairement dans le feu de l'action. Pas du tout leur genre! Et puis la tuer ici, c'est laissé son corps à la vue de tous et il y a des chances que l'organisation de Sven découvre tôt ou tard le poteau rose.

-Je ne suis pas le véritable Warui Nataku, Lina. En fait, je ne suis même pas humain. La vérité c'est que je suis le Doppleganger qui a tué ton frère.

Le regard fut simple à comprendre. En fait si on peut reconnaitre des yeux de tueurs, ceux de Linaewen sont un poil différent. C'est le genre de regard auquel on supplierait d'en finir car si Firiel pouvait bouger d'un pouce, c'était une mort longue et douloureuse qui attendait Warui.

Disait-il la vérité? Il n'a même pas citer le prénom de son frère, même pas cité son propre nom (Molak) et se contentant de dire qu'il n'était pas le vrai Nataku. Il pouvait mentir sur toute la ligne sauf sur ses véritables origines: celle d'être un Doppleganger et qu'il venait du même serveur que Lina. Les Firiel étaient connus après tout, les ennemis ne manquaient pas et Lina était connu pour son tempérament si particulier. Pas besoin d'être directement l'assassin d'Irhtas pour avoir accès à ce genre d'informations, les Firiel avaient tous sans exceptions leurs têtes mises à prix sans parler d'une guilde qu'ils avaient démentelés. Cet ennemi pouvait venir de partout!

Tant que questions auquel Lina ne prenait même pas la peine de s'y pencher! Ici elle ne voulait qu'une chose, faire connaitre une mort éternel à cet homme qui se prétendait assassin de son frère. C'était suffisant et elle pourrait toujours y réfléchir après avoir cramé cette pourriture...

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