Devant le métro [Libre !]

Aujourd'hui, il fallait que je me résigne à prendre le métro pour aller en ville. Le métro, à la fois une belle et une horrible création ! Je n'ai rien contre ces wagons rapides qui nous mènent de quartier en quartier ou, qui nous permettent de rejoindre le centre de Tokyo lorsqu'on habite en périphérie de la ville. Ce qui me dérange en fait, c'est le monde qui le prend. C'est ce que je redoute le plus, c'est ce que je crains le plus, c'est ce qui me terrorise le plus !
Sur ma montre, je regardais les aiguilles tourner m'annonçant clairement qu'il allait y avoir encore plus de monde à la prochaine station. Je trouve cela tout à fait normal ce monde qui souhaite retrouver son foyer, qui se presse pour revenir chez sois alors qu'un bon repas les attends. Ce que je pense anormal, c'est que l'odeur de la transpiration, le bruit dans tout le wagon, les gens collés les uns aux autres sans pouvoir respirer, et aussi ceux qui poussent pour pouvoir sortir à la station suivante accompagne ce monde. Pourtant, c'est tout à fait normal ! C'est une évidence même ! C'est ça partout lorsqu'il y a du monde ! Et je déteste ça. Mais je vais arrêter de me plaindre, ce n'est pas mon genre.

Avant que le monde en plus n'arrive, j'allais tenter de me coller à côté des portes automatiques pour être sur de pouvoir descendre dans deux stations. Alors que mon casque audio était resté autour de mon cou jusque là, je m'empressais de le mettre sur mes oreilles et d'appuyer sur le bouton "play" de mon iPod, de mettre la sacoche de mon ordinateur - avec l'ordinateur dedans bien sûr - contre moi, il ne restait plus qu'à attendre que le monde arrive. Enfin, une voix tout droit sortit d'un haut-parleur indiqua la station dans laquelle on entrait.

"Sengakuji"

Une petite secousse nous indiqua que le train venait de s'arrêter. Les portes automatiques s'ouvrirent et un petit monde sortit avant que les autres ne rentre. Comme d'habitude, les pousseurs se mirent à coller tout le monde pour être sûr que les derniers rentrent sans se prendre la porte. Comme d'habitude, des retardataires arrivèrent soit au dernier moment et trouvaient le moyen d'entrer dans le wagon sans qu'il n'y ait de places ou, d'autres se loupaient le train et se devaient d'attendre le suivant.

*Tant mieux*

QUELQUES MINUTES PLUS TARD

Entre temps, j'ai changé de ligne de métro et je me dirige maintenant vers le coin des secrets. De peur d'être en retard, je me rends compte que je suis beaucoup trop en avance ! Je descends donc du wagon avec beaucoup de mal mais, je retrouve enfin le sourire maintenant que je suis en dehors de cet enfer. Je sors du métro et me retrouve maintenant à l'air libre dans Tokyo, heureuse. Mais que puis-je faire en attendant l'heure d'aller bosser.

*Pourquoi pas aller boire un café ? Je vais travailler toute la nuit ça va me faire du bien.*

Je me retourne et fais un pas quand j'entends :

"ATTEEENNNNTIONNNN !"

Et puis soudain, part terre. Mais qu'est-ce qui s'est passé là ? Je me relève avec une douleur dans le bras et vois quelqu'un en train de se relever aussi, un vélo à côté de lui. Et mince, voilà que je n'avais encore pas fait attention, je me rapproche de lui en m'excusant.

"Vous allez bien ?"

La petite demoiselle qui avait fui son univers à peine quelques heures auparavant s'était dirigé vers la capitale Japonaise. Elle ne savait pas encore ce qu'elle allait faire vis-à-vis de son père. L'idée de lâcher la bombe de son existence à son visage de maire était tentant. Juste pour pouvoir mieux prendre sa revanche. Oh bien sur, elle savait qu'il lui sortirait le couplet sur "il ne savait pas qu'elle existait avant". Mais cela ne changerait rien à ce qu'elle ressentait. Elle voulait le connaître, tout en refusant de s'en approcher. L'esprit humain pouvait être compliqué. Regardant instinctivement son poignet et plus précisément la gourmette de son père qu'elle portait depuis longtemps, la silencieuse demoiselle était un peu perdu. Mais elle le cachait, elle ne voulait pas que les autres s'en aperçoivent, elle ne voulait pas que les autres se moquent plus d'elle qu'ils ne le faisaient déjà. C'était bien ce qui la faisait n'avoir aucune envie de dire à son père son existence. Parce qu'il se moquerait d'elle, qu'il se moquerait de ses yeux rouges et de ses cheveux de la même couleur. Pourtant elle n'y pouvait rien. Elle savait que normalement, les humains de ce monde ne devait pas avoir cette apparence, mais elle ignorait pourquoi elle l'avait.

Avançant d'un pas tranquille, Alicia ne prêtait pas la moindre attention à la foule environnante. Certes, parfois elle regardait dedans, juste pour voir si elle ne croisait pas son père. Elle avait beau le masquer, elle était curieuse vis-à-vis de son père. Elle voulait savoir comment il vivait, s'il avait une famille... Elle avait envie, mais elle ne voulait pas l'approcher de trop. Parce qu'elle craignait de faire tomber ce masque qu'elle portait depuis toujours. Et puis s'il se moquait d'elle, elle ne le supporterait pas. Elle préférait le considérer comme quelqu'un de bien, même s'il se pouvait qu'elle se trompe de A à Z. Elle savait qu'elle l'idéalisait, comme le faisait presque tous les enfants de l'orphelinat. Tous idéalisaient leurs parents, jusqu'au jour où ils descendaient brutalement sur terre. Pour sa mère, cette chute était arrivée. Elle ignorait où elle était et ce qu'elle faisait de sa vie, sachant juste deux petites initiales E. J. qui composait la signature du mot sur son livre. Livre qu'elle avait complètement délaissé préférant venir ici.

"ATTEEENNNNTIONNNN !"

La voix avait retentit droit devant elle. Une voix d'un garçon qui venait de s'écraser pitoyablement à un demi-millimètre de ses fines jambes. Heureusement qu'elle n'avait pas avancé plus, sinon la rencontre avec le vélo n'aurait pas été aussi agréable. Quoique ce n'était pas le cas, mais elle ne tenait pas à le montrer. En fait, elle n'avait même pas prêté attention à la blessure naissantes du à une roue sur sa jambe. Elle verrait ça quand elle serait seule. Pour l'instant, le froid regard de la demoiselle se posait sur le garçon maladroit encore au sol. Il était pitoyablement affligeant. Mais bon, elle ne prendrait pas la peine de faire la moindre remarque envers ce garçon. Sans lui prêter plus d'attention, la petite demoiselle s'écarta du vélo pour passer.

"Vous allez bien ?"

Une nouvelle voix s'était élevée, une voix de femme. La regardant à peine, Nin'jin' ne prit pas la peine de lui répondre. Après tout, elle n'était pas concerné par ce problème.

Vais-je intervenir?

Résultat: 43

Non, pas cette fois...

Embarrassée, c'était le mot pour définir ce que je ressentais ! J'étais aussi rouge de honte, presque. Je venait de causer un accident de vélo ! Moi ! A ne faire attention à rien ! Pauvre garçon ! Et cette petite fille aussi aux cheveux étranges, elle n'était pas blessée au moins ? Je m'approchais des deux jeunes gens en trottinant espérant que tout aille bien et que par ma faute, rien de trop grave ne soit arrivé. Des personnes s'occupaient déjà de l'homme à terre, il avait l'air sonné mais capable de se relever. J'en profitais donc pour aller voir la jeune fille qui elle n'était entourée de personne. Et, alors que gentiment, je venais de lui demander comment elle allait, elle m'avait totalement ignoré ! Non, ignoré est très gentille. Elle ne m'avait même pas regardé ! Pourtant, je m'inquiétais tout de même pour elle car, j'étais sûr qu'elle s'était fais touché. Ma gentillesse me perdra... C'est tout de même en baissant les yeux, que je remarquais une blessure qui commençait à saigner à sa jambe.

Avant de rejoindre en courant la demoiselle aux cheveux étranges, car en plus de m'avoir totalement ignoré, celle-ci était partie tout en me passant devant. Peut-être ne m'avait-elle pas entendu et pas vue ? Bref, je suis allée m'excuser en vitesse auprès du jeune homme pour l'avoir fais renverser. Le jeune garçon voulut d'ailleurs me rassurer me disant que ce n'était pas de ma faute. Mais, tout de même....
Ensuite, pour être sûr que cette fois, la jeune fille ne me passe pas devant sans m'ignorer une nouvelle fois. Je me plantais devant elle et me dressa de toute ma hauteur avant de lui dire droit dans les yeux :

- Mademoiselle ! Vous êtes blessée !? Vous avez besoin de soin !? J'ai vu que vous saignez ! Ou au moins puis-je vous offrir quelque chose pour m'excuser de cet incident ?

Après tout, pourquoi ne pas en profiter pour ne pas être seule à boire son café ?

Debout en silence, la fillette ne se préoccupait absolument pas du manque d'attention des autres. Ce n'était pas comme si elle le vivait mal. Elle avait pris l'habitude de ne plus y prêté attention. C'était mille fois plus simple de n'être qu'une demoiselle qu'on n'osait pas déranger... Sauf les autres enfants de l'orphelinat. Mais ce détail était d'une futilité affligeante. Elle n'avait pas besoin de se concentrer dessus.

Contrairement à ce que pensait Aiko, Ninjin' avait entendu qu'on parlait, mais qui donc -ayant un QI dépassant celui d'une huître- s'adresserait à elle ? Personne. Donc elle ne prit même pas la peine de s'assurer que la demoiselle parlait au jeune homme au sol, qu'elle reprenait sa route et ses pensées. Elle n'avait pas encore définie ce qu'elle allait réellement faire. Un brin d'envie la poussait à vouloir se renseigner plus en profondeur sur son père, tandis qu'une autre part, celle qui ne croyait plus en grand chose se disait que ce rêve n'était qu'un rêve. Inaccessible chimère qui ne ferait que la rendre malheureuse. Mais ce dilemme la dérangeait. Après tout, peut-être que son père avait une vie bien remplie, bien tranquille, avec une femme et des enfants. Alors pourquoi voudrait-il d'une enfant qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam...

* Je suis stupide ! Affreusement stupide ! Ninjin', ca ne te ressemble pas d'agir avant de réfléchir !*

Pestant contre elle-même, la jeune enfant eut le réflexe de maintenir son pied en l'air durant deux secondes avant de le reposer à côté de l'autre. Un pied -même deux- et une ombre avait surgit droit devant elle. Relevant la tête, la fillette regarda son interlocutrice sans faire le moindre geste. La petite Ninjin' avait ce masque de froideur et d'ignorance qui lui était habituel. Et pourtant, la jeune Lovick écoutait ce qu'elle disait, sans pour autant faire le moindre geste d'acceptation ou de refus. Une enfant normale aurait acceptée avec joie, bonheur et bonne humeur. Sauf qu'Alicia n'avait rien de tout ça. Elle préférait la solitude à la compagnie des autres. Parce qu'elle n'avait pas appris à se sentir à l'aise avec eux, qu'elle sentait toujours ce sentiment d'étrangeté qu'on avait en la regardant. Elle le sentait, même la demoiselle qui lui faisait face l'avait. Certes, bien cachée, mais elle le ressentait.

"On m'a toujours dit de ne pas suivre d'inconnus."

La voix était toute aussi froide que son regard rougeâtre. Une voix ou les sentiments étaient totalement masqué. Où nul ne pouvait savoir si la fillette répondait par automatisme ou pour avoir la paix parce qu'elle l'agaçait. Non, on ne pouvait pas le savoir, à moins d'être cette jeune demoiselle au regard froid.
En temps normal, la fillette aurait déjà repris sa marche. Après tout, elle n'avait aucune envie de converser avec quelqu'un. Sauf que voila, la jeune femme ne l'agressait pas, ne l'exaspérait pas comme les trois quarts des gens qui lui faisaient face. Peut-être qu'elle était pas si désintéressante que cela, avec son QI d'huître.

[HRP : Désolée du très long retard, et de la petite taille du post :S]

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