Wana - le piège (sujet 100% liiibre)

Sakura inspira une bonne bouffée d'air frais. Elle avait eu chaud toute la nuit durant. Il faut dire qu'il y en avait du monde entassé chez elle et que son appartement n'était pas si grand que cela.
Pour la toute première fois depuis près d'un an, elle avait eu la possibilité de rassembler toute sa famille pour de grandes occasions.

D'abord, ils avaient passé le soir de Noël tous ensemble, sa mère lui répétant encore et toujours les mêmes conseils innutils sur les garçons, son grand-père se plaignant de vivre dans une ville aussi grande et épuisante que Tôkyô et sa petite soeur s'amusant à jouer de salles tours à ses aînés.
Ils avaient partagé tous ensemble un gros gâteau à la crème et aux fraises, comme le voulait la tradition. Puis, plus tard dans la soirée, ils étaient allé arpenter Shinjuku, pour acheter quelques babioles, au hasard de leur balade.
Des illustrations du père noël décoraient les vitrines et les fenêtres des maisons. Elles étaient là depuis la fin de la fête d'Halloween, le 31 octobre et elles allaient y rester encore quelques temps avant d'être retirées.

La famille de Sakura, elle, s'en était allée le soir même et n'était revenue que pour fêter le jour du nouvel an avec elle. Ils étaient, tous ensembles, allé voir les défilés qui avait animé la ville.
De spéctaculaires feux d'artifices avaient éclatés un peu partout dans Shinjuku et la préfécture s'était retrouvée recouverte de lumière.
Ils étaient rentrés vers 1 heure du matin et ils s'étaient tous couchés à bout de force.

Sakura s'était levée tôt et était passée à la mairie où elle était restée une bonne partie de la matiné.
Elle était très occupée à préparer l'arrivé de Lim et puis il y avait le cas Linaewen dans lequel elle avait encore un rôle important à jouer.
Elle était vraiment contente de retravailler pour changer. Depuis quelques jours, Warui ne lui avait plus demandé quoi que ce soit. Elle n'avait plus eu la moindre petite nouvelle de lui d'ailleurs. Elle aurait presque été inquiète si elle n'avait pas eu plus important à faire.
Il y avait un dossier important qui contenait des informations sur le mort de Néo et que Warui avait laissé à la mairie. Il avait chargée la jeune fille de s'en occuper, la dernière fois qu'elle l'avait eu en ligne.

Il s'était mis à neigé en ville. Son dossier à la main, Sakura déplia difficilement son parapluie, avant de quitter le hall de la mairie.
L'air était frais. Les rues étaient tranquilles. Rares étaient les personnes déjà debout, à 10 heures, le lendemin du jour de l'an.
Le bruit des talons de la jeune fille raisonnaient dans le calme du matin.
Elle entra, sans s'en rendre compte dans le quartier marchand de Shinjuku.

Il y avait beaucoup de magazins qui l'avaient intriguée par le passé, mais elle n'avait jamais osé prendre le temps de s'arrêter pour les visiter.
Elle n'avait que très peu de temps libres ordinairement. Cela dit, bientôt, quand Lim serait arrivé, elle pourrait passer du temps à se consacrer à ce qu'elle aimer faire en dehors de travailler.
Sakura ralentit le pas.

*Ah!*

Pourquoi ne pas s'arrêter finalement?
Elle aurait bien aimé acheter du tissu pour le teindre. Elle avait toujours aimé la teinture.

Il y avait un magasin, une petite échauppe tenue par une certaine Loena Aylin et dont la qualité des tissus étaient connue dans tout Tôkyô.
Sakura poussa sa porte avec détermination.
La clochette tinta d'un son pure et magnifique.

Aylin, pour le nouvel an, n’avait rien fait de spécial. Oh, elle avait bien acheté des plats un peu plus festifs pour l’occasion et avait un peu expliqué le principe de cette fête à Xiao-Lan mais ça s’était arrêté là. Elle avait certes un peu mangé, ce qui changé de d’habitude et d’ailleurs elle se sentait lourde désormais. Nul doute que la rouquine ne mange pas avant le lendemain au soir. Après que Xiao-Lan fut endormi Aylin s’était remise au travail comme d’habitude. Il n’y avait pas masse à faire car le plus gros avait été la période avant les fêtes pour Noël et un peu avant nouvel an. Désormais le rythme allait soudainement retombé mais la jeune femme était tracassée… Elle ne l’était pas par son travail mais par son cher petit enfant. Si quelqu’un venait à comprendre qu’elle hébergeait une IAI, que se passerait-il? Elle n’osait l’imaginer. Enfin, pour le moment, il n’y avait pas de problème de plus Aylin avait été bien claire avec son petit. Lorsqu’il entendait la cloche, s’il était encore dans la maison, il ne devait pas descendre tant qu’Aylin lui signale qu’il pouvait le faire. La jeune femme lui avait bien expliqué que sinon ils seraient séparés pour toujours.

C’est après avoir pris sa douche, s’être habillée d’une longue robe blanche avec une ceinture dorée qui lui donnait des airs grecque, qu’Aylin se remit à l’ouvrage. Elle venait de recevoir à la première heure de nouveaux tissus derniers cris en termes de matière et de propriétés textiles. Elle effectua quelques tests simples comme le test d’imperméabilité ou encore de frottement, de froissement… Alors qu’elle allait faire les calculs pour obtenir les résultats, la clochette retentit.

Aylin se leva alors, délaissant son ouvrage et entra dans la boutique avec le sourire, saluant poliment et avec douceur une cliente qu’elle n’avait encore jamais rencontrée:

"Bonjour madame, puis-je vous aider?"

La vendeuse de tissus n’allait pas tout de suite parler de carte de fidélité et tout le tralala. Il fallait tout d’abord aider cette dame à trouver son bonheur, s’il y avait ce qu’elle cherchait. Normalement il n’y avait pas de raison qu’il n’y ait pas ce qu’elle cherche car Aylin avait, mine de rien fait de sacrés stocks depuis l’ouverture de son magasin. Et si tous les tissus n’étaient pas présentés dans la boutique, il y en avait des tas d’autres dans l’arrière boutique ainsi que des autres vêtements déjà tout prêts.

En regardant brièvement la clochette pensa à Haruka… Sa chère et seule amie. Elle se demandait bien comment allait celle-ci depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Faudrait-il qu’elle la recontacte elle-même pour qu’elles s’organisent une sortie? Etait-ce ce que les amies étaient sensées faire? Elle n’en avait aucune idée mais elle essaierait de repenser à tout cela après avoir apporté satisfaction à la cliente en face d’elle.

Aylin se préparait mentalement à proposer les tissus les plus beaux et qui faisaient fureur en ce moment auprès de sa clientèle. Enfin, peut-être cette cliente était venue chercher quelque chose de si précis qu’elle n’aurait pas à l’orienter après tout. C’est pourquoi la rouquine attendit patiemment la réponse de celle-ci afin de répondre au mieux à ses exigences.

Sakura s'inclina avec empressement, ce qui eut presque pour effet de renverser les dossiers qu'elle tenait.

"Ohayou gozaimasu, s'empressa-t-elle de répondre. Pardonnez-moi de vous déranger en un lendemin de fête mais je n'ai pu m'empêcher d'entrer."

Elle se redressa et examina la petite boutique dans laquelle elle se trouvait. Des tonnes et des tonnes de tissus y étaient empillés. Des tissus de toutes les couleurs, de tous les genres. Mais ils étaient rangés avec tellement de soins que l'on aurait eut du mal à croire que ce labeur eut pu être l'oeuvre d'une seule et même personne.

"Vous avez une bien belle boutique, déclara-t-elle. Ce ne doit pas être évident de s'en occuper toute seule..."

Sakura rougit.

"Ce qui me gène encore plus du coup, c'est lidée de vous déranger en plein travail."

Une fois de plus la jeune fille s'inclina tout en présentant ses excuses. Mine de rien, elle avait assez de mal à avoir une conversation normale. Elle n'était habituée qu'à faire des déclarations publics ou à répondre à des subordonnés qui lui demander conseil. Discuter avec madamme "tout le monde" était devenu un véritable chemin de croix pour elle.

"Euh, je m'égare, dit-elle. Je suis ici parce que je voudrais vous acheter des tissus."

Une information des plus pertinnente.

*Bon, calme-toi. Il n'y a pas de raison de panniquer.*

Sakura tenta de reprendre ses esprits tout en s'approchant du comptoir d'un pas des plus mal-assurés.

"Excusez-moi je suis assez mal à l'aise, avoua-t-elle. C'est juste que je travail beaucoup et je crois que j'ai tout simplement oublié comment est-ce qu'il fallait se comporter en société."

Elle eut un sourire sincère.

"Euh... en fait j'aimerais faire du Aizome. Mais vous devez certainement connaitre. Le Aizome est une technique de teinture tout à fait particulière. Je trouve que c'est absoluement passionant. En fait, c'est basée sur l'exploitation d'un colorant le Ai, qui est extrée de différentes plante."

Sakura leva les doigts tout en énumérant les différentes étapes du Aizome. Elle se laissé peu à peu emporter par ses rêveries.

"Il faut d'abord faire fermenter la plante. Après il faut filtrer plusieurs fois le Ai et enfin, en appliquant le colorant sur un tissus par passages successifs, on obtient ce bleu indigo si spécial."

Elle baissa la tête au fur et à mesure que les souvenirs la submergeaient. Elle était réellement émue.

"Je trouve que la couleur des Aizome ressemble à celle du ciel pendant les jours de pluies. Vous savez? Le bleue de la campagne.
C'est cette couleur, moi, qui me rappelle mon enfance.
Je crois que j'ai toujours voulu pratiquer le Aizome mais je n'en ai jamais trouvé le temps.
Les plus grands experts prétendent qu'il faudrait entre 10 et 20 ans pour obtenir cette couleur indigo dont je vous ai parlé...
10 à 20 ans c'est long, mais j'ai l'espoir d'y arriver un jour. Il me faut juste du matériel pour commencer."

La jeune femme observa quelques secondes de silence, sans relever la tête. C'était la toute première fois qu'elle confiait cela.

"Oui, se jura-t-elle, un jour je réaliserai mon rêve."

En relevant les yeux, elle prit de nouveau conscience de la présence de la vendeuse.

"Oh!"s'exclama-t-elle en passant sa main gauche derrière sa tête.
"Mais vous devez me trouver bien idiote de vous raconter tout cela. C'est vrai après tout nous ne nous connaissons même pas.
Enfin, dit-elle, il me faut du tissu solide que je pourrais teindre.
Du tissu blanc ajouta-t-elle. Vous avez sûrement ce que je recherche, non?"

C'était à n'y rien comprendre... A coup sur, pour les deux demoiselles, la scène était d'une abbération inimaginable.

Pendant qu'elles parlaient tranquillement, le dossier qu'avait Sakura concernant la mort de Néo s'était retrouvé comme par miracle posé sur le comptoir de la jeune vendeuse. Le plus étonnant était qu'il était ouvert, à une page bien précise, celle contenant l'acte de décès officiel d'un Incarné Elfique portant le nom de Néo Anderson. A coup sur, une bien mauvaise surprise pour sa joueuse qui n'était autre qu'Aylin.

C’était bien la première fois qu’une cliente demandez pardon de déranger la vendeuse. Ce n’était pas comme si elle la dérangeait vraiment. Accueillir un client était toujours une joie car, forcément, cela lui permettait une entrée d’argent. Et puis le contact avec les clients était assez plaisant même s’il n’était que temporaire. C’est donc d’une voix douce et accueillante que la rouquine répondit à cette cliente potentiel chargée de dossiers.

"Vous ne me dérangez pas du tout, c’est un plaisir de vous accueillir. Peut-être pourrais-je vous renseigner?"

Cette cliente était décidément assez spéciale mais pas dans le sens négatif. Elle était très gentille en fait de complimenter sa boutique et de lui faire des éloges. Il était vrai que s’en occuper seule n’était pas forcément évident tous les jours si elle n’y passait pas tout son temps. Ceci dit cela lui plaisait de mettre du temps dans sa boutique, ainsi elle ne pensait pas trop aux problèmes qui pourraient advenir, à Néo… A tout ce qui s’en suivait. C’était également une excellente excuse pour ne rien manger de la journée vu qu’elle n’avait pas le temps et était assez fatiguée le soir donc n’avait pas le courage de se faire à manger. Enfin, Aylin n’allait pas dire tout cela. Elle se contenta de répondre humblement:

"Quand on fait quelque chose avec cœur alors rien n’est difficile."

En voyant encore la gêne de la jeune femme, Aylin la reprit. Elle avait totalement tort:

"Vous ne me dérangez pas du tout. Je suis toute à votre disposition."

La rouquine était rassurée de rencontrer une cliente comme celle-ci, elle non plus ne semblait pas spécialement à l’aise. Pour Aylin c’était toujours le parcours du combattant d’entamer une discussion en dehors de sa boutique. Ce n’était pas comme si elle avait eu des amis avant Haruka. D’ailleurs elle était gênée d’avoir une amie qui l’avait autant aidée… Enfin… Aylin ne sut quoi répondre à cette manifestation de gêne, étant elle-même plutôt mal à l’aise de ce fait.

Repassons aux choses sérieuses, elle voulait du tissu… Pour faire de l’Aizome. Bon après elle expliqua tous les détails de cette technique. Elle voulait donc du tissu solide et blanc. Oh il était certain que la vendeuse en avait… Et au moment où elle allait répondre qu’elle en avait, en effet… Elle vit ce dossier tomber. Ce n’était pas n’importe lequel. Ce visage, elle le connaissait très bien!

*Oh mon dieu Néo!!!*

Elle ne put retenir un cri de surprise. L’émotion était bien trop grande pour être contenue. Son cœur battait à cent à l’heure, à un tel point qu’elle avait l’impression qu’il aurait pu lâcher à tout moment.

"Néo!"

C’est là qu’elle lut ce qui était marqué, sans même l’avoir vraiment voulu…

*Non, impossible…*

"Ca ne peut être vrai!"

Rapidement la vendeuse éclata en sanglots. C’était une situation très gênante devant sa cliente mais elle ne pouvait s’en empêcher. L’homme de sa vie était décédé? Non… Il était recherché par le maire il n’y avait pas si longtemps… L’avait-il trouvé puis éliminé?! Passant la main devant le visage elle ne cessait de pleurer. C’était terrible… Comment… Comment…

"COMMENT A-T-IL OSE LE TUER !"

Les larmes coulaient d’autant plus. Ca ne pouvait pas être une coïncidence. Néo avait été assassiné par ce Mr Lovick. L’amour de sa vie venait de s’envoler sans même qu’elle ait pu le rencontrer ne serait-ce qu’une fois. Pourquoi…? Pourquoi la vie était-elle si cruelle? Son seul et unique amour… Fini… Rien ne pourrait faire cicatriser cette douleur, jamais.

*Pourquoi?!*

Repensant soudainement à son rôle de vendeuse, Aylin prit sur soi et présenta des tissus blancs solides en continuant à pleurer. Elle bafouilla:

"Pardonnez-moi... Je... Ici vous devriez trouver votre bonheur."

"Oh!"s'exclama Sakura en passant sa main gauche derrière sa tête.
"Mais vous devez me trouver bien idiote de vous raconter tout cela. C'est vrai après tout nous ne nous connaissons même pas.Enfin, dit-elle, il me faut du tissu solide que je pourrais teindre.
Du tissu blanc ajouta-t-elle. Vous avez sûrement ce que je recherche, non? Oh et je... g... gutto!"

Le temps sembla presque s'être arrêté, à cet instant, tant ce qui se passa abêti la jeune femme.
Ce ne fut d'abord qu'un léger mouvement, qu'elle ressentit au niveau de son torse, comme si quelqu'un était en trin de faire glisser l'un des dossiers qu'elle tenait contre sa poitrine.
Elle baissa le regard, comme par réflexe. Si elle ne remarqua aucune main, elle vit, tout de même, le premier de ses dossiers s'extirper de la pile qu'elle tenait et léviter jusqu'au niveau de son visage.
Accablé d'étonnement et de doutes, Sakura ne bougea pas d'un cil. Elle ne tenta même pas de le récupérer.
Lentement, très lentement, toutes les feuilles qu'il contenait s'en échappèrent et virevoltèrent avec grâce dans un balai silencieux. Une à une, elles allèrent s'écraser contre le sol.
Comme dirigé à l'aide d'un fil invisible, le dossier s'envola vers le comptoir du magasin où il alla se poser et s'ouvrir pour révéler à Aylin l'étendu de la seule page qu'il contenait encore.
L'instant était grave, solennel.

"Néo! S'exclama la jeune femme. Ça ne peut être vrai!"

A ce moment là, Sakura sut quelle était la page en question. Navrée, elle baissa la tête et n'osa ajouter mot.
Les deux restèrent là, immobiles; semblables à des statuts, à des morts, à des zombies. Puis, soudain, une larme, d'une étonnante limpidité, apparut au coin de l'œil d'Aylin. Elle s'écoula d'un trait le long de sa joue, puis une seconde larme apparut, une troisième et une quatrième... Elle était en pleure.

"COMMENT A-T-IL OSE LE TUER !"

Hurla-t-elle, visiblement accablée par le chagrin. Puis, petit à petit, elle parvint à se reprendre. Ses larmes se tarirent, mais son visage ne sembla pas, pour autant, reprendre la fraîcheur qu'il avait eu plus tôt.
Ave empressement, elle attrapa une pile de tissu blanc qu'elle alla présenter à sa cliente.

"Pardonnez-moi... Lui dit-elle. Je... Ici vous devriez trouver votre bonheur."

Mais Sakura ne prêta pas la moindre attention aux tissus en question. Elle avait été interloquée par la scène à laquelle elle venait d'assister. D'abord ce dossier qui avait lévité jusqu'à Aylin et s'était ouvert tout seul devant elle puis la réaction de la jeune femme à la nouvelle de la mort de Néo, la vitesse avec laquelle elle avait sut reprendre ses esprits. La contenance japonaise.

"Vous savez donc de qui il s'agit ?"

Demanda Sakura à son hôtesse.

"Cette question que vous vous êtes posée: "comment a-t-il osé le tué?" c'était bien lui qu'elle mettait en cause: la maire."

Aylin ne sembla pas répondre, mais peut être n'en avait-t-elle, tout simplement pas eu le temps. Quoi qu'il en était, l'affaire était tellement importante pour Sakura, qu'elle ne lui laissa même pas le temps de le faire avant d'enchaîner avec ce souhait:

"Mademoiselle j'ai bien conscience que toutes deux nous ne nous connaissons pas, mais nous semblons être impliquées dans la même affaire. Et c'est une affaire sérieuse alors, par pitié, dites moi tout ce que vous saviez sur Néo et sur Sven."

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